Cameroun: Les étudiants grévistes de l’université de Buea traînés au tribunal, voici la décision du juge
Il y a quelques jours, une grève des étudiants a débuté au sein du campus universitaire de Buea. A en croire nos confrères de actucameroun, les étudiants grévistes revendiquaient le paiement de leurs primes d’excellence et la suppression de la pénalité de 10 000 F CFA, liée au non respect des délais prescrits pour le paiement des droits universitaires.
Mais la revendication qui était jusque là pacifique s’est vite transformée en un mouvement d’affrontement entre les hommes en tenue et les étudiants. Des débordements ont été enregistrés de part et d’autre. Les étudiants balançaient des jets de pierre en direction de la police et la gendarmerie. En guise de représailles, les hommes en tenue ont procédé à des arrestations massives, avec une grande brutalité et une barbarie sur des étudiants, selon plusieurs témoins. Sur les réseaux sociaux, l’on pouvait voir des étudiants traînés dans la boue, d’autres frappés comme des vulgaires bandits.
Par la suite, certains étudiants grévistes ont été interpellés et embarqués dans les camions de gendarmerie comme des sardines, dans des conditions effroyables, tous sales, amochés par la brutalité de leurs geôliers.
Ce jeudi matin, ils ont été conduits au tribunal de première instance de la région de sud-ouest à bord des camions de la gendarmerie. Après avoir rencontré le juge, ils ont été purement et simplement relaxés. Aucune charge n’a été retenue contre eux.
Il faut dire que ces dérapages enregistrés dans la police et la gendarmerie camerounaises démontrent à suffisance que l’Etat Camerounais a encore du chemin à faire en matière de respect des droits de l’homme, selon plusieurs observateurs, qui ajoutent ne pas comprendre comment de nos jours, un Etat comme celui qui se veut de Droit peut permettre une telle atteinte à la valeur et à la dignité humaine?
L’Etat camerounais a encore beaucoup d’effort à fournir pour la promotion des libertés individuelles et du respect des droits de l’homme, selon un autre étudiant qui a requis l’anonymat.