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Le Togo menacé par un gros phénomène de prostitution

Le phénomène des filles togolaises ménagères ou domestiques au Gabon commence à attirer l’attention de certains humanitaires.

En effet les conditions d’arrivée, de séjour et de travail des jeunes filles togolaises ménagères qui arrivent au Gabon et principalement à Libreville laissent à désirer et méritent par conséquent un suivi par les autorités togolaises et gabonaises.

Selon les sources  à Libreville et vérifié à Lomé auprès d’une jeune fille rapatriée de Libreville mais aussi auprès d’un contact au Bénin, les filles togolaises débarquent nuitamment dans la capitale par des voies inappropriées.

D’après les informations reçues de Libreville et des regroupements effectués à Lomé, il s’avère que les jeunes filles togolaises, sans papiers, « aidées par certaines complicités tant au Togo qu’au Gabon débarquent à Libreville par pirogues » mieux par de petits bateaux de pêche. Arrivées au Gabon, elles sont confiées à des particuliers qui ont préalablement sollicité leurs services comme des domestiques pour un contrat d’un ou de deux ans. Cette version est confirmée par Essi, une jeune togolaise jointe à Libreville qui dit servir comme une « bonne » dans un foyer.

La rémunération du contrat à en croire notre source sert à rembourser les intermédiaires qui convoient les filles domestiques du Togo vers le Gabon. Une fois le prix du contrat empoché, les filles domestiques se retrouvent livrées à leur propre sort souvent peu enviable. Et quand arrive le terme de leur contrat, elles sont « libérées » et se constituent par groupe pour louer un lieu où habiter.

N’ayant pas de titre de séjour, notre source a fait savoir que d’après ses constats, « les filles mènent une vie discrète et ne profitent que des nuits pour sortir avec certains hommes, une situation qui ne leur garantit pas un meilleur avenir ».

En remontant à l’origine du réseau qui convoie des filles togolaises vers le Gabon, il est révélé que des intermédiaires font appel ou recrutent des filles au Togo et ensuite les convoient par voie routière à Calabar au Nigeria. Là, les filles sont embarquées sur des pirogues motorisées vers le Gabon. Durant le trajet, elles servent comme des ouvrières pour déjouer l’attention des garde-côtes ou des patrouilleurs.

Loin de vouloir saboter qui que ce soit, les faits (le débarquement nocturne de filles par pirogues en cette époque où nous sommes, leurs conditions de vie et de séjour) tels que décrits doivent retenir l’attention des autorités des deux pays afin qu’elles puissent régulariser les conditions des togolaises domestiques qui sont déjà au Gabon et trouver des moyens légaux pour celles qui voudront y aller dans le futur.

Hippolyte YEO

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