Le Soudan a demandé au Conseil de sécurité des Nations unies de lever la suspension du retrait des troupes et de veiller à ce que tous les soldats de maintien de la paix quittent le Darfour d’ici juin 2020, mais l’Union africaine a déclaré que la sécurité générale dans la vaste région occidentale « reste instable ».
L’ambassadeur du Soudan auprès de l’ONU, Omer Mohamed Siddig, a déclaré lundi au Conseil de sécurité qu’il était temps de passer du maintien de la paix à la consolidation de la paix au Darfour et de mettre fin aux restrictions imposées par le gouvernement à la circulation des armes et des troupes dans la région et en dehors de celle-ci.
Fin juin, le Conseil de sécurité a voté à l’unanimité pour mettre un frein au retrait de la force de maintien de la paix conjointe ONU-Union africaine du Darfour, alors que le pays faisait face à une crise politique.
Le conseil a prorogé le mandat de la force, connue sous le nom de MINUAD, jusqu’au 31 octobre, et a demandé à l’ONU et à l’UA de faire des recommandations d’ici le 30 septembre sur ce que le Conseil devrait faire pour poursuivre ce retrait.
L’ONU compte actuellement près de 5 600 Casques bleus au Darfour, bien que des plans aient été mis en place pour réduire la taille de la force à 4 050.
Le conflit du Darfour a commencé en 2003 lorsque des Africains de souche se sont rebellés, accusant le gouvernement soudanais dominé par les Arabes de discrimination.
Le gouvernement de Khartoum a été accusé de représailles en armant les tribus arabes nomades locales et en les utilisant sur les populations civiles, une accusation qu’il nie.
Ces dernières années, à la suite d’une campagne militaire gouvernementale réussie, la rébellion a été réduite à une faction rebelle de l’Armée de libération du Soudan dirigée par Abdul Wahid Elnur à Jebel Marra.
En juillet 2018, le Conseil de sécurité a voté une réduction spectaculaire de la force de la MINUAD en réponse à la réduction des combats et à l’amélioration des conditions de sécurité.
Smail Chergui, le commissaire de l’UA chargé de la paix et de la sécurité, a déclaré au Conseil que le Darfour est toujours confronté à des « affrontements armés intermittents » entre les forces gouvernementales et les rebelles d’Elnur, qui ont également enlevé des civils et du personnel d’organisations non gouvernementales contre rançon, volé des camions commerciaux et volé les biens des médias locaux et des organisations humanitaires.
Le chef du maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix et Smail Chergui, se sont dits préoccupés par les tensions croissantes entre agriculteurs et éleveurs au Darfour, et le commissaire de l’UA a déclaré que la saison agricole actuelle risque d’être marquée par un regain de violence liée à la terre.
Le conflit du Darfour s’est déroulé sous le régime autocratique de l’ancien président Omar el-Béchir, au cours duquel le Soudan a été secoué par une guerre civile sanglante et des rébellions, non seulement au Darfour mais aussi dans les États du Nil bleu et du Kordofan méridional.
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