Le Malawi a annoncé qu’il ouvrira une ambassade à Jérusalem, la capitale controversée d’Israël, au cours de l’été 2021. Le ministre des Affaires étrangères du pays, Eisenhower Mkaka, l’a fait savoir lors d’un voyage de trois jours dans l’État juif.
« Mkaka a réitéré l’intention de la République du Malawi d’ouvrir une ambassade à part entière à Jérusalem », peut-on lire sur une déclaration officielle conjointe signée par le ministre malawite en et son homologue, Gabi Ashkenazi.
En retour, Israël a accepté d’accroître la coopération bilatérale dans les domaines de l’agriculture, du tourisme, des technologies d’investissement, de l’éducation et du commerce.
Le président du Malawi, Lazarus Chakwera, a d’abord annoncé son intention d’ouvrir une ambassade à Jérusalem en septembre. Cette initiative, si elle est menée à bien, fera du Malawi le premier pays africain à établir une mission diplomatique dans la ville en plus de quatre décennies.
Un certain nombre de pays africains, dont le Kenya, la Côte d’Ivoire et la République démocratique du Congo, avaient autrefois des ambassades à Jérusalem, mais elles ont été fermées après la guerre du Kippour en 1973.
Le président Chakwera, un évangélique, a déclaré que son pays entreprenait plusieurs réformes diplomatiques, notamment la modernisation des ministères des Affaires étrangères et des ambassades du pays dans le monde entier.
La décision de Chakwera d’ouvrir une ambassade à Jérusalem a suscité la colère des autorités palestiniennes. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a envoyé mercredi une lettre de protestation par l’intermédiaire d’un envoyé spécial au dirigeant malawite au sujet de cette décision.
Les Palestiniens veulent que Jérusalem-Est, saisie lors d’une guerre au Moyen-Orient en 1967, fasse partie d’un futur Etat tandis qu’Israël considère la Ville Sainte comme sa capitale éternelle.
« Toute mesure prise pour établir une mission diplomatique à Jérusalem constitue une violation des résolutions pertinentes des Nations unies », a déclaré l’envoyé spécial, Hanan Jarrar. Selon lui, la résolution 476 (1980) du Conseil de sécurité des Nations unies, récemment réaffirmée par la résolution 2334 (2016), ne reconnaît aucune action visant à modifier le caractère et le statut de Jérusalem. « En vertu du droit international, Jérusalem-Est [y compris la vieille ville et ses lieux saints] ne fait pas légalement partie d’Israël », a-t-il déclaré.
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