Du 28 au 30 août, le Japon reçoit à la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad), des dizaines de dirigeants d’Afrique pour tenter de renforcer la présence de ses entreprises sur le continent africain.
Parmi les dirigeants à recevoir figurent le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, et le président sud-africain, Cyril Ramaphosa. Plus de 150 entreprises japonaises tiendront une exposition en marge des rencontres officielles.
Pour le premier ministre Shinzo Abe, cette septième édition du Ticad, coorganisée avec l’ONU, la Banque mondiale et l’Union africaine depuis 1993, permettra au Japon d’« engager une action conséquente » sur une Afrique riche en ressources naturelles et en pleine croissance .
Face à une Chine de plus en plus conquérante et dominante en Afrique, le Japon est prêt à faire plus d’efforts. Le stock d’investissements directs japonais en Afrique, soit la valeur cumulative de tous les investissements année après année, s’élevait à 7,8 milliards de dollars fin 2017, contre 43 milliards pour la Chine.
Les infrastructures développées « avec des investissements ou des prêts chinois peuvent parfois aboutir à un endettement très lourd pour certains pays », a déclaré Masahiko Kiya, un diplomate japonais responsable de la Ticad.
Pour lui, la « qualité supérieure » des infrastructures japonaises et le suivi de la maintenance locale leur assure « un coût moins élevé sur le long terme ». « La seule livraison de l’infrastructure ou de l’équipement n’est pas la fin du projet », déclare t-il.
La Ticad est une bonne occasion pour le Japon d’envoyer un message sur « ses prêts pratiques et bien planifiés », estime Sawaka Takazaki, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique de l’Agence publique japonaise de promotion du commerce extérieur (Jetro).
Et Tokyo devrait bientôt annoncer un prêt de 400 milliards de yens (3,4 milliards d’euros) pour financer des énergies renouvelables, dont l’extension d’équipements éoliens en Egypte et des unités géothermiques au Kenya ou à Djibouti.
L’État japonais et la Banque africaine de développement devraient aussi annoncer conjointement des projets de plus de 300 milliards de yens pour des infrastructures « transparentes et de qualité ».
« Le Japon est un partenaire de développement moins intrusif que des pays comme la Chine ou la Russie », même s’il a « ses intérêts économiques à satisfaire », dit M. Diatta à l’AFP.
« Il n’a pas une présence dominatrice. » « Le Japon contribue depuis longtemps au développement socio-économique du Rwanda, mais il ne joue néanmoins pas dans la même division que la Chine, les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou l’Union européenne en ce qui concerne son influence dans ce pays », explique également Christopher Kayumba, un commentateur politique rwandais.