Laurent Gbagbo: « si on m’avait jugé en Côte d’Ivoire(…) on m’aurait donné 50 ans de prison »
Laurent Gbagbo a pris part aux obsèques du capitaine Tsikata décédé au Ghana. Après les obsèques et l’enterrement de ce militaire qui fut l’un de ses amis dans l’opposition, il a donné une interview exclusive à un média ghanéen. Au cours de cet entretien, il revient sur son procès à la CPI. Pour lui, si ce procès avait eu lieu en Côte d’Ivoire, il aurait été presque condamné à vie.
Laurent Gbagbo est heureux d’avoir été acquitté par la CPI. Mais quand il jette un regard rétrospectif sur ce procès, il pense que l’issue aurait pu être dramatique pour lui, si celui-ci avait eu lieu en Côte d’Ivoire. Il pense que la Justice en Afrique est presque toujours manipulé.
« J’ai été jugé à la Haye et j’en suis content, parce que si on m’avait jugé en Côte d’Ivoire, peut-être qu’on m’aurait donné 50 ans de prison. Mais ça ne veut pas dire que cette justice là est bonne. Parce que les conditions même de mon arrestation et de ma traduction devant le tribunal de la Haye sont ignobles. Battons-nous encore en Afrique, pour que nos justices soient des justices indépendantes. Et que Nos justices ne soient pas des porte-paroles des chefs d’Etat en Afrique qui donnent des autres pour condamner leurs opposants », juge Laurent Gbagbo.
« Ce n’est pas facile de parler de soi quand on a traversé une très grande épreuve. Mais, ce que je peux vous dire, parce que j’ai toujours pensé, pendant que j’étais à la CPI, que je n’étais pas un prisonnier, mais j’étais un otage. Je crois qu’on m’a mis à l’écart pour que d’autres gouvernent tranquillement. Vous savez 10 ans, ça correspond à deux mandats présidentiels », a ajouté Laurent Gbagbo.
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Pour Laurent Gbagbo, le passé c’est le passé. Il dit avoir pardonné à tous ceux qui ont œuvré à sa chute et à son transfèrement à la CPI. » Je les rencontre, je cause avec eux, je leur souris », dit Laurent Gbagbo qui pense que pour vivre, il faut pardonner, après une crise de la sorte.