Labellisation de ‘’l’Attiéké’’ par une entreprise burkinabè, la Côte d’Ivoire réagit!
L’entrepreneure burkinabè Florence Bassono, patronne de « Faso Attieke » a reçu lors de la 5ème édition du Salon de l’Agriculture et des Ressources Animales (SARA), le prix du meilleur label devant les ivoiriens.
Cette annonce a créé une polémique dans l’opinion publique ivoirien. Sur la toile, plusieurs internautes ont réagi face à cette distinction. Les autorités ivoiriennes ne sont pas restées en marge des réactions. En effet, le ministre en charge du commerce et de l’industrie en Côte d’Ivoire Souleymane Diarrassouba a précisé que l’appelation « Attieke » a fait un dépôt auprès de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) sous la forme d’une Indication Géographique Protégée.
Il a indiqué que cette appellation ne peut être associée à un autre pays au risque de créer une confusion dommageable pour la Côte d’Ivoire.
Le samedi 23 novembre 2019, Monsieur Diarassouba a présidé la cérémonie de lancement du processus de labellisation de l’attieke et du pagne baoulé en indications géographiques protégées (IGP), en présence du directeur général de l’OAPI et du représentant de l’Agence française de développement (AFD).
« Nous élevons une vive protestation contre l’utilisation de ce nom lors d’une cérémonie de récompense sans l’accord préalable des autorités ivoiriennes compétentes et celles de l’OAPI », a indiqué le ministre du Commerce et de l’industrie précisant que les autorités burkinabè ont été saisies et ont démenti toute « labellisation » de l’attieke.
Le mot attiéké est une déformation du mot « adjèkè » de la langue Ebrié parlée dans le sud de la Côte d’Ivoire. C’est un mets typiquement ivoirien fait à base de manioc. Le pagne baoulé, quant à lui, est un tissu traditionnel hérité du royaume Ashanti. Il est fort prisé par les ivoiriens à cause de ces différents motifs très souvent portés lors des cérémonies traditionnelles.
L’indication géographique protégée est un titre de propriété intellectuelle délivré par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) pour des produits de terroirs dont la qualité spécifique est liée au terroir (qualité du sol, climat), ou à des techniques particulières ou même à un savoir-faire traditionnel développé par les producteurs de cette localité.