La Somalie met fin à ses relations diplomatiques avec le Kenya
La Somalie a annoncé qu’elle retirerait ses diplomates du Kenya et a donné aux diplomates kényans sept jours pour quitter Mogadiscio.
Le ministre de l’Information, Osman Abukar Dubbe, a déclaré que le gouvernement somalien basé à Mogadiscio rappelait son personnel diplomatique du Kenya et accordait aux diplomates kényans sept jours pour quitter la Somalie. Dubbe n’a pas précisé le cœur du dernier différend entre Mogadiscio et Nairobi, mais a accusé « la direction actuelle » du Kenya de mener une ingérence « récurrente pure et simple » en Somalie, tout en décrivant le peuple kényan comme « épris de paix ».
La fracture fait suite à une visite à Nairobi de Muse Bihi Abdi, le président du Somaliland indépendant autoproclamé, dans l’extrême nord de la Somalie. Abdi avait été reçu lundi par le président kenyan Uhuru Kenyatta, a rapporté l’agence de presse française AFP.
La Somalie s’est également longtemps opposée à ce qu’elle pense être le soutien du Kenya à Ahmed Madobe, le président de l’État somalien du sud de Jubbaland, qui borde le Kenya et comprend le principal port somalien de Kismayo. Modobe est en désaccord avec Mogadiscio alors que l’administration centrale somalienne se prépare pour les élections présidentielles et parlementaires prévues pour début 2021.
Déjà, il y a deux semaines, Mogadiscio a expulsé l’ambassadeur du Kenya et rappelé son propre ambassadeur de Nairobi. Des gisements de pétrole et de gaz potentiellement lucratifs se trouvent au large de Jubbaland. Le gouvernement kényan, qui n’a pas commenté directement mardi la dernière réprimande, avait rappelé début 2019 son ambassadeur après que Mogadiscio eut décidé de vendre aux enchères des blocs pétroliers et gaziers.
Ces liens rompus ont été rétablis en novembre de l’année dernière. Mardi, le porte-parole du ministère kényan des Affaires étrangères, Cyrus Oguna, a noté que le Kenya avait été « très gentil » en accueillant quelque 200 000 Somaliens dans des camps de réfugiés. « Nous avons beaucoup de points communs entre ces deux pays », a déclaré Oguna.
La Somalie tendue malgré les forces de maintien de la paix Rongé par la guerre depuis le début des années 1990, le gouvernement somalien basé à Mogadiscio, avec le soutien des forces de maintien de la paix dirigées par l’Union africaine et de 700 soldats américains, a récupéré des pans de terres aux insurgés d’al Shabaab.
Le Kenya, lui-même, est l’un des principaux contributeurs de troupes à la force dirigée par l’Union africaine, l’AMISOM. Des attentats à la bombe ont cependant frappé à plusieurs reprises à Mogadiscio, y compris une attaque mortelle dans un restaurant près de l’académie de police de la capitale somalienne le 17 novembre.
Le 27 novembre, al-Shabaab, un groupe extrémiste lié à Al-Qaïda, a revendiqué la responsabilité d’un attentat-suicide dans un magasin de crème glacée, sur une route très fréquentée menant à l’aéroport très surveillé de la ville. Il y a deux semaines, le Pentagone a minimisé un ordre de retrait des troupes américaines du président sortant américain Donald Trump.
Reuters avait rapporté que les troupes américaines se trouvaient toujours à Kismayo, la base aérienne de Baledogle dans la région de Lower Shabelle en Somalie et à Mogadiscio.
