La Fifa a dévoilé mardi à Londres un nouveau plan de lutte contre le racisme qui sera mis en place lors des éliminatoires du Mondial-2018 et est basé sur la présence d’observateurs lors des matches à risque.
La Fédération internationale de football (Fifa) prévoit ainsi de solliciter sur les matches potentiellement à problèmes des observateurs formés par l’organisation anti-discrimination Fare afin qu’ils puissent dénoncer dans les 24 heures tout incident raciste émanant des supporteurs, en vue d’éventuelles sanctions contre les pays concernés.
« Je suis content de voir ce programme prendre forme », s’est réjoui dans un communiqué le président de la Fifa Joseph Blatter. « Ce nouveau système va permettre au football d’envoyer un message clair en faveur de la diversité et contre toute forme de discrimination. »
« Notre collaboration est une étape essentielle dans la lutte contre les discriminations dans le football », a ajouté Piara Powar, directeur exécutif de Fare. « Nous apporterons notre expérience et notre connaissance des problèmes les jours de match. »
L’objectif de cette campagne, en plus de faciliter le travail des arbitres et des officiels sur le terrain, est d’améliorer les procédures judiciaires engagées ensuite en apportant des preuves plus nombreuses aux instances judiciaires des pays concernés.
« Je suis très satisfait que la Fifa considère très sérieusement ce problème et mette en place des mesures concrètes pour stopper des comportements qui sont contraires à l’esprit de notre sport. J’ai très envie de faire partie de ce mouvement. J’ai déjà eu l’occasion de participer à de nombreuses activités en rapport avec le racisme et la discrimination dans le football. J’ai le sentiment de porter un message. Je veux être le représentant du plus grand nombre et influer sur la situation, afin que chacun puisse s’exprimer », a déclaré le milieu ivoirien Yaya Touré, qui assistait à l’événement.
Avec Manchester City, le quadruple joueur africain de l’année est régulièrement confronté à ces problèmes. Il avait été victime d’un incident raciste durant un match de Ligue des champions à l’automne 2013 en Russie, pays hôte du prochain Mondial, contre le CSKA Moscou.
« Il est vital de prendre conscience de l’importance du problème du racisme dans la société en général. Parfois, les gens ne s’en rendent pas compte. Il faut leur montrer que l’on doit faire quelque chose et j’espère que ce sera le cas. C’est pour cela que je suis là aujourd’hui (mardi), pour m’exprimer et parler au nom des gens qui ne peuvent pas le faire », a poursuivi le joueur de bientôt 32 ans, déjà consultant du groupe de travail de la Fifa sur la lutte contre les discriminations.