L’organisation sous-régionale ouest-africaine (CEDEAO) est sur le point de discuter du renforcement d’une force régionale en attente pour lutter contre l’insécurité et les menaces de coups d’État
L’Afrique de l’Ouest a enregistré plus de 1 800 attaques au cours des six premiers mois de l’année, faisant près de 4 600 morts avec des conséquences humanitaires désastreuses, ce qui, selon un haut responsable régional, n’est qu’ ‘un « extrait de l’impact épouvantable de l’insécurité ».
Omar Touray a déclaré mardi au Conseil de sécurité des Nations Unies qu’un demi-million de personnes dans les 15 pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont des réfugiés et près de 6,2 des millions sont déplacés à l’intérieur du pays.
Sans une réponse internationale adéquate aux 30 millions de personnes ayant besoin de nourriture dans la région, ce nombre pourrait passer à 42 millions d’ici à la fin août, a-t-il ajouté.
Touray, qui est président de la Commission de la CEDEAO, a accusé le crime organisé, la rébellion armée, les changements anticonstitutionnels de gouvernement, les activités maritimes illégales environnementales, les crises environnementales et les fausses nouvelles d’avoir conduit à l’insécurité dans la région.
Il a déclaré que la région s’inquiétait de la résurgence de l’armée, avec trois pays – le Mali, le Burkina Faso et la Guinée – sous régime militaire.
« Le renversement des acquis démocratiques va de pair avec l’insécurité à laquelle l’Afrique de l’Ouest et le Sahel sont confrontés depuis un certain temps maintenant », a déclaré Touray, un ancien ministre gambien des Affaires étrangères.
Entre janvier et le 30 juin, il y a eu 2 725 attaques au Burkina Faso, 844 au Mali, 77 au Niger et 70 attaques au Nigeria qui ont toutes fait 4 593 morts, selon Touray.
Il a ajouté que les attentats au Bénin et au Togo, qui ont des côtes sur l’océan Atlantique, sont « une indication frappante de l’expansion du terrorisme vers les États riverains, une situation qui constitue une menace supplémentaire pour la région ».
Les chefs d’état-major de la CEDEAO ont tenu des consultations pour renforcer une force régionale en attente « de manière à lui permettre de soutenir les États membres dans la lutte contre le terrorisme et contre les menaces à l’ordre constitutionnel », a-t-il révélé.
Touray a déclaré que les chefs militaires proposaient deux options, la création d’une brigade de 5 000 hommes pour un coût annuel de 2,3 milliards de dollars ou le déploiement de troupes à la demande pour un coût annuel de 360 millions de dollars.
Il a réitéré la demande de l’Union africaine pour que les opérations de paix africaines reçoivent un financement du budget ordinaire de l’ONU, auquel contribuent les 193 États membres de l’ONU.