À l’approche de l’hiver au Canada, de nombreux sans-abris devront trouver d’autres moyens pour faire face aux conditions climatiques difficiles. Plus inquiétant est le fait que la pandémie de coronavirus a aggravé la situation des sans-abris à Toronto, selon Khaleel Seivwright, un menuisier qui construit des abris mobiles pour les sans-abris.
L’abri en bois, dont la fabrication coûte environ 1 000 dollars, est doté d’une porte et d’une fenêtre à battant. M. Seivwright, menuisier de profession, construit et distribue gratuitement les abris aux sans-abris de Toronto. Cet abri, dit-il, peut être utile à ceux qui dorment sous des tentes.
« Je n’ai jamais vu autant de gens rester dehors dans des parcs, et c’est quelque chose que je pourrais faire pour que les gens qui restent dehors en hiver puissent survivre », a-t-il confié à la CBS.
M. Seivwright voit l’abri comme une meilleure alternative pour les personnes qui pourraient dormir dehors sous des bâches ou des tentes. Cependant, Gord Tanner, directeur des initiatives et de la prévention des sans-abris au Shelter, Support and Housing Administration de Toronto, déclare que les abris mobiles « peuvent présenter des risques importants pour les occupants, notamment des risques d’incendie. »
M. Seivwright affirme que les menaces des agents des forces de l’ordre ne le dissuaderont pas de construire et de distribuer les abris aux sans-abris. Jusqu’à présent, il a distribué deux de ces abris en bois dans des endroits isolés aux alentours de Toronto.
Les abris sont construits avec des poutres en bois et sont isolés avec de la fibre de verre, comme c’est généralement le cas pour les maisons ordinaires. Ils peuvent essentiellement maintenir les gens au chaud à des températures aussi basses que -20°C.
« Ce n’est pas une solution permanente. Il s’agit simplement de s’assurer que les gens ne meurent pas de froid cet hiver. Au moins certaines personnes. »
L’année dernière, 128 personnes sans domicile fixe sont mortes à Toronto. Cinquante-deux d’entre elles sont mortes entre octobre et janvier, alors que les températures devenaient plus froides dans la ville, selon les informations de CTV.
Pour remédier à la pénurie de refuges, la ville prévoit d’ajouter 560 places supplémentaires pendant l’hiver, en plus des 6 800 lits de refuge qu’elle offre déjà.
M. Seivwright est déterminé à construire davantage de refuges pour les sans-abris dans la ville. Il pense que son action complétera l’effort de la ville. Il finance principalement le projet par le biais d’une campagne de collecte de fonds en ligne. Jusqu’à présent, il a récolté environ 95 000 dollars.
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