C’est un fait divers des plus surprenants et macabres. Au Kenya, les autorités sont en train de déterrer plusieurs dizaines de corps dans la forêt. Ces personnes sont toutes de confession chrétienne. Elles sont mortes d’inanition, en espérant dit-on croiser leur sauveur Jésus-Christ. Une vaste enquête est ouverte pour comprendre ce drame. Le pasteur responsable de l’Eglise est aux arrêts.
« Nous avons retrouvé 73 corps dans la forêt jusqu’à ce soir », a indiqué à l’AFP un policier impliqué dans l’enquête. Ceci est l’un des derniers bilans macabres de l’enquête ouverte au Kenya contre le responsable d’une église évangélique. Les autorités ont lancé une vaste enquête sur l’Église internationale de bonne nouvelle (Good News International Church), à laquelle appartiennent nombre de victimes.
Ce sont les dépouilles de quatre fidèles de l’Église dirigée par le dénommé Makenzie Nthenge, retrouvées la semaine dernière par les autorités, qui ont déclenché l’enquête. Pour comprendre l’étendue d’un incroyable meurtre de masse. Vingt-six nouveaux corps ont été exhumés le dimanche 23 avril, portant à plus de cinquante le nombre de dépouilles découvertes depuis le début de l’enquête. Mais que disent les premières constatations ?
« Nous appelons le gouvernement national à envoyer des troupes sur le terrain afin que nous puissions aller à l’intérieur [de la forêt] et secourir ces victimes qui sont en train de jeûner jusqu’à la mort », a demandé Hussein Khalid, membre de Haki Africa, l’organisation qui a alerté la police sur les agissements de l’Eglise internationale de bonne nouvelle. Dont les fidèles ont été sommés de ne plus manger pour pouvoir » rencontrer Jésus ».
« C’est un grand coup et un grand choc pour notre pays », a déclaré à l’AFP Sebastian Muteti, chargé de la protection de l’enfance pour le comté de Kilifi, clamant qu’il s’agissait de « tueries de masse ». Quant au ministre de l’intérieur, il assure avoir pris toutes les dispositions sécuritaires pour boucler la zone et procéder à des investigations plus approfondies.
« Suffisamment d’agents de sécurité ont été déployés et toute la forêt de près de 320 hectares est bouclée et déclarée scène de crime », a rassuré sur Twitter le ministre de l’intérieur Kithure Kindik. Au moment où les forces de l’ordre ont investi cette forêt à la recherche d’autres corps, le Pasteur responsable de ce carnage humain s’est rendu à la police. Il expliquera certainement comment rencontrer Jésus en cessant de s’alimenter.