USA: Pour rendre justice aux Noirs, une université facilite l’admission de descendants d’esclaves
C’est une première à l’actif d’une institution universitaire aux Etats-Unis. Jeudi dernier, les descendants d’esclaves noirs ont reçu des excuses officielles de la part de la prestigieuse université de Georgetown. Pourquoi cette université présente des excuses ?
Selon les premiers responsables de cette université, les excuses sont liées à la vente de quelques 270 esclaves dont l’université a tiré profit au XIXe siècle.
Pour cela, l’université propose en compensation de faciliter l’admission de leurs descendants. Il faut le reconnaître, l’université Jésuite est fondée en 1789, et est l’une des plus anciennes aux États-Unis et son président John DeGioia avait créé il y a un an un groupe de travail pour se pencher sur son passé esclavagiste.
Jeudi dernier, M. DeGioia avait prononcé un discours dans lequel, il a décliné toutes les mesures décidées par l’université pour tenter d’atténuer les conséquences de son passé.
« On connaît notre histoire. On peut être paralysé par notre passé, mais on peut aussi s’en servir pour se renforcer. J’espère que ces premiers pas ne sont que le début du chemin vers une réconciliation », a déclaré M. DeGioia dans son discours.
Parmi les mesures, la plus symbolique concerne les descendants noirs. Georgetown s’est en effet spécifiquement engagée à leur faciliter l’admission, sans toutefois aller jusqu’à proposer une aide financière aux potentiels candidats.
Pour mémoire, les étudiants, personnels et autres anciens de l’université avaient publié en ligne, des archives documentant la vente en 1838 de 272 esclaves, dont une partie des recettes, qui équivaudraient à environ 3,3 millions de dollars aujourd’hui, avait été utilisée pour régler des dettes de l’établissement.
Des descendants directs de 272 esclaves qui ont été vendus en 1838 avaient pris aussi la parole lors de cette cérémonie. Ils ont espéré que les démarches de l’Université de Georgetown, de par le poids et l’Histoire de l’établissement, puissent constituer un exemple pour un mouvement de réconciliation plus large.
Rappelons que, M. DeGioia a promis que des excuses officielles viendraient d’une « messe de réconciliation dans laquelle « nous chercherons le pardon pour notre participation à l’esclavage ».
Yao Junior L.