Gabon: Jean Ping et d’autres opposants interdits de sortir du pays
L’annonce a été faite ce dimanche 03 septembre. Jean Ping et d’autres leaders de l’opposition gabonaise sont interdits de sortir du pays. Cette décision fait suite à ce que les autorités qualifient de trouble à l’ordre public dont l’opposition serait à la base.
Le porte-parole du ministère gabonais de l’intérieur, Jean-Eric Nziengui Mangala, a déclaré à l’AFP que « Cette mesure est consécutive aux propos séditieux de Jean Ping tenus le 18 août 2017 quand il appelait au trouble à l’ordre public, à la rébellion et à l’insurrection ».
En effet, Jean Ping avait lancé un appel le 18 août aux gabonais dans lequel il leur demandait de « se lever comme un seul pour marquer solennellement son arrivée au pouvoir ». Une allocution en référence à l’élection présidentielle controversée de 2016, lors de laquelle il avait été battu par le président sortant Ali Bongo Ondimba. Une défaite que Jean Ping n’a jamais reconnue.
Pour le ministère de l’intérieur, cette décision est une mesure administrative provisoire concernant les responsables des partis politiques et personnalités au sein de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) autour de Jean Ping, a expliqué le porte-parole.
Parmi les personnalités concernées, se trouve l’ancien premier ministre Casimir Oye Mba, un allié de Jean Ping. « Je devais voyager pour la France vendredi soir, a-t-il confié. À l’aéroport, la police me dit que je ne peux pas partir et qu’elle ne fait qu’appliquer les ordres » D’après lui, c’est la troisième fois qu’une telle mesure lui est appliquée.
De son côté, contacté par l’AFP, le porte-parole de Jean Ping, Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi a réagi en déclarant, « De manière arbitraire et illégale, ce pouvoir a désormais entrepris de séquestrer les opposants à l’intérieur du territoire ». La CNR de Jean Ping a annoncé la tenue lundi d’un rassemblement national dans un collège de Libreville, la capitale.