Alors que le Japon connait une importante chute du taux de natalité, le nouveau Premier ministre, Yoshihide Suga a pris l’initiative de s’attaquer à ce fléau de dénatalité. Lorsqu’on parcourt les dernières statistiques démographiques au Japon, elles sont catastrophiques. Jamais le pays n’avait enregistré un taux de naissances aussi bas.
Conscient du fait qu’il est très rare de voir des enfants nés des parents qui ne sont pas mariés, le Premier ministre Yoshihide Suga a trouvé une solution qui permettra d’augmenter le taux de naissance. A cet effet, le premier Ministre japonais a promis d’octroyer une prime au mariage de 600 000 yens à chaque couple âgé de moins de 40 ans qui décide d’officialiser son union.
L’année dernière seulement 865 000 bébés sont nés dans le pays. Un chiffre qui est 50 000 de moins que l’année précédente. Les Japonais doivent donc mettre au monde davantage d’enfants mais c’est plus facile à dire qu’à faire, selon ces jeunes Tokyoïtes.
– « Me marier? Là, je ne vois pas bien qui voudrait m’épouser: je gagne si mal ma vie »
-« Pareil pour moi: je suis tout sauf un bon mari…;-) Et vu le coût de la vie à Tokyo, ce ne sont pas 600 000 yens qui feront la différence… »
-« Cette prime paierait juste une partie de la cérémonie de mariage ou du déménagement. Ce serait déjà ça, mais ensuite, je ferais comment pour joindre les deux bouts? Ce dont les jeunes mariés ont besoin, c’est une aide financière à long terme »
-« Je ferais mieux de me marier et d’avoir des enfants, c’est ce qu’on me répète à longueur de journées. Cette mesure va encore accroître la pression sociale que je subis du fait de mon célibat »
Malgré sa bonne intention de trouver une solution à la baisse du taux de natalité, le Premier ministre Suga se heurte à la même difficulté que son prédécesseur, Shinzo Abe.
Au Japon, 40% des salariés n’ont qu’un emploi précaire : ils sont si mal payés qu’ils n’ont pas les moyens de fonder une famille. En plus la scolarité des enfants coûte cher au Japon. Seuls 3% du PIB étant consacrés à l’éducation, les écoles publiques font pâle figure par rapport aux écoles privées, mais celles-ci sont financièrement inaccessibles à beaucoup de parents.
Crédit photo: Les Echos