Après des semaines de tractations et de réunions, le parti au pouvoir avait exigé mardi la démission du président Zuma, empêtré dans des scandales de corruption. Faute d’une réponse de sa part, le parti avait décidé mercredi à la mi-journée de le forcer à quitter le pouvoir, en annonçant le vote dès jeudi d’une motion défiance dont l’issue ne faisait aucun doute.
Le président Jacob Zuma, 75 ans, a répondu à l’appel de la plus haute instance décisionnelle de l’ANC, le NEC, en annonçant publiquement mercredi soir aux Union Buildings de Pretoria qu’il démissionnerait de son poste de chef de l’Etat.
« J’ai été contraint de démissionner en raison de la motion de défiance« , a expliqué le président lors de son allocution.
« Je le prends au sérieux et je suis reconnaissant à l’ANC d’assurer une vie meilleure pour tous. J’ai également été élu en vertu de l’article 86 de la Constitution et, à partir de ce moment-là, j’ai promis mon engagement envers la constitution. Ce fut une grande expérience d’apprentissage, dont la performance ne peut jamais être accomplie sans apprendre », a-t-il martelé.
« Aucun d’entre nous ne peut revendiquer la construction d’une nouvelle société et le rassemblement de l’ancien mouvement de libération … que tout se passe en ligne droite. Il y a des détours et des erreurs humaines et des rochers éparpillés le long du chemin. «
« Je comprends parfaitement que je sers au plaisir de mon parti l’ANC … la porte par laquelle je suis officiellement venu est celle de l’assemblée nationale, sans laquelle aucun parti politique ne peut imposer son électorat à l’Etat. Alors que nous livrons nos propres batailles dans les couloirs du pouvoir politique, servant nos intérêts et servant nos oppresseurs d’hier qui célèbrent joyeusement en nous lynchant les uns les autres, nous oublions les citoyens pour lesquels nous créons une vie meilleure. «
« Je ne suis pas au-dessus de tout reproche », a déclaré Zuma, ajoutant que dans ses responsabilités politiques, il n’était pas l’incarnation de la perfection et qu’il respectait le préfixe de la constitution. Zuma a également dit qu’il n’a pas pris le rôle de président pour profiter des avantages du bureau ou des avantages.
« Ne vous méprenez pas, aucun dirigeant ne devrait chercher une issue facile, simplement parce qu’il ne peut pas voir la vie sans les avantages qui viennent avec le bureau », a t-il ajouté.
Conformément à la Constitution, Cyril Ramaphosa est devenu le président de la République par intérim dès la démission de Jacob Zuma. Le parlement doit encore, dans les trente jours, l’élire formellement à ce poste. L’élection devrait être organisée d’ici vendredi. Sitôt investi, il prononcera ensuite en soirée le discours sur l’état de la nation dont son prédécesseur a été privé la semaine dernière pour cause de crise.
Crédit photos: RFI, AFP
