Le 13 novembre dernier, L’Etat Islamique a frappé la grande métropole ( avec tous ses moyens logistiques et militaires) occasionnant près de 132 morts et une pléthore de blessés. Six jours après, l’une des branches d’Al Quaida en Afrique de l’Ouest a également frappé le Mali, faisant aussi 22 morts malgré la présence sur place des forces françaises, américaines, onusiennes et maliennes, très formées et bien équipées. Mais au Bénin, le Conseil des ministres sanctionnant ses évènements, ne coucha que décisions de « pleurnichards », de mises en berne de drapeau, de jours de deuil national et de simple condamnation. C’est très dangereux vu la position géopolitique du Bénin et les réalités migratoires et sécuritaire des populations riveraines.
En effet, la République du Bénin avec ses 10 millions d’habitants, se trouve limiter (pour ne pas dire menacé) au sud par le grand Nigéria, berceau originel de Boko Haram. Il ne se passe pas une semaine au Nigéria, sans qu’il n’y ait pas le moindre attentat au Nigéria. A chaque attentat, le bilan reste lourd, choquant et dévastateur malgré les nouveaux efforts additionnels des nouvelles autorités nigérianes d’endiguer le mal sur le territoire nigérian. La porosité rocambolesque des frontières entre les deux pays et l’énormité de leur flux migratoire, constitue un facteur catalyseur, sujet d’analyse et de maitrise stratégique afin que la libre circulation des biens et des personnes tant prônée par les accords de la CEDEAO soient enfin une réalité.
Il est également opportun de souligner ici, que le Bénin n’est pas seulement menacé par les activistes du Nigéria. Il y a également le Niger, pays limitrophe du Bénin, zone d’alliance djihadiste très dangereuse, territoire en ébullition depuis la chute du colonel Kadhafi et la défection des Touaregs maliens et de leurs sbires tchadiens. Au Niger, le « Cancer » Boko Haram sévit toutes les semaines, tout comme au Nigéria, avec la même force de frappe et des actes très bien coordonnés et planifiés.
Les deux autres frontières du Bénin, avec un Burkina qui est en quête de stabilité politico-administrative et le Togo avec la « royauté présidentielle » des Gnassingbé, gérée de main de maitre par le Président Faure, ne sont que d’énormes bombes à retardement.
Dans cet imbroglio sécuritaire aussi dangereux que pathétique du Bénin, malgré l’aggravation de la situation sécuritaire mondiale, avec les séquences d’attentats de Paris et de l’hôtel Radisson Blu du Mali, nourrie par la croissance exponentielle du danger de radicalisation de l’islamisation qui court également les rues africaines/béninoises, Boni Yayi semble indubitablement et manifestement, s’être plongé dans un sommeil profond et pleurnichard. La preuve est que le conseil des ministres devant sanctionner les évènements de Paris, n’accoucha que messages de mises en berne de drapeau, de jours de deuil national et de simple condamnation. Le Bénin est menacé !
Il faille que le pouvoir législative, dirigé désormais par le Président Adrien Houngbédji, réagisse enfin. Il faut que Yayi se réveille et cesse de pleurer « fatalement » du terrorisme tel qu’il s’est tant le faire lors de la marche organisée à Paris. Le pouvoir législatif doit rappeler à l’ordre le pouvoir exécutif. Après les pleurs et les messages de deuil, il faut passer à l’action.
A bon entendeur, demi-mot !
E.L