Au moins 21 personnes sont mortes lors des affrontements qui ont éclaté en Guinée à la suite de l’élection présidentielle contestée de la semaine dernière. Des envoyés internationaux se sont rendus à Conakry pour tenter d’apaiser les tensions.
Selon la chaîne d’information nationale RTG, 21 personnes ont été tuées depuis le 19 octobre, dont des officiers des forces de sécurité. L’opposition affirme que les chiffres sont plus élevés et qu’une trentaine de personnes sont mortes.
Le président Alpha Condé, 82 ans, a remporté une élection très disputée le 18 octobre selon les résultats provisoires annoncés samedi, ouvrant ainsi la voie à un troisième mandat controversé.
Son principal adversaire, Cellou Dalein Diallo, 68 ans, conteste les résultats. Il a revendiqué la victoire la semaine dernière, selon des données recueillies par ses partisans dans des bureaux de vote individuel.
La victoire autoproclamée de Diallo a conduit à une semaine d’affrontements entre l’opposition et les forces de sécurité dans tout le pays.
Les efforts de médiation
Les Nations unies, l’Union africaine et la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), ont envoyé des médiateurs en Guinée dimanche pour tenter de négocier une solution.
Les envoyés – dont le président de la Commission de la Cedeao, Jean-Claude Kassi Brou, et le représentant spécial des Nations unies en Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas – ont rencontré plusieurs ministres et responsables gouvernementaux lundi.
Ils se sont entretenus avec des représentants de la commission électorale guinéenne et des diplomates étrangers et ont tenu une réunion de deux heures avec M. Diallo, à son domicile de Conakry que la police bloque depuis des jours.
« Nous avons voulu apporter un peu plus de confiance entre les parties, un peu de paix, de sérénité, et surtout arrêter la violence », a déclaré M. Brou dans une brève déclaration à l’issue de la réunion. « Je voudrais profiter de cette occasion pour remercier Cellou Dalein Diallo et toute son équipe avec qui nous avons eu de bonnes et franches discussions. Nous allons poursuivre nos consultations ».
Cellou Dalein Diallo a déclaré sur les ondes de RFI qu’il « n’attendait pas grand-chose des émissaires », qu’il considère comme étant « toujours aux côtés d’Alpha Condé. »
Les manifestations anti-Condé devaient reprendre dans la ville tôt lundi et de nombreux magasins sont restés fermés, mais au final, peu de gens sont descendus dans la rue.
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