Afrique

Guinée: L’étau se resserre autour d’Alpha Condé

La pression autour du président guinéen Alpha Condé est de plus en plus forte. Des manifestations de l’opposition qui réclame la restitution des sièges  » volés  » aux élections locales du 4 février dernier et la grève dans le secteur de l’éducation donnent du fil à retordre au président.

Ce mardi 13 mars, la capitale guinéenne a été très agitée par des manifestations de l’opposition. Des jeunes ont à nouveau érigé des barricades et brûlé des pneus dans plusieurs quartiers de la capitale guinéenne, a indiqué un correspondant de l’AFP. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants qui leur lançaient des pierres, selon la même source.

 » Tant qu’on ne restituera pas nos suffrages volés, nous ne quitterons pas la rue « , a déclaré  ce mardi 13 mars à l’AFP, l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, chef de file du principal parti de l’opposition (UFDG).

Les “revendications de l’opposition ne visent qu‘à créer l’anarchie pour déstabiliser le régime d’Alpha Condé”, a répliqué le chef du groupe parlementaire du RPG, Amadou Damaro Camara. “Ce qu’ils n’ont pas obtenu dans les tribunaux, ils veulent l’obtenir dans la rue”, a ajouté M. Camara, en accusant l’UFDG d’avoir un “agenda caché” afin “d’arriver au pouvoir” avant les présidentielles prévues en 2020.

Depuis le 12 février, le secteur de l‘éducation était aussi paralysé par une grève. Dans la soirée du mardi un accord a été trouvé entre syndicats et gouvernement. La grève a donc été suspendue. Lors de manifestations quasi quotidiennes, des élèves et leurs parents reprochent au chef de l’Etat d’avoir laissé le conflit s’enliser.

De nouvelles manifestations et une journée “ville morte” sont prévues ce mercredi à Conakry.

 » Nous n’en pouvons plus de ces manifestations qui paralysent la ville ainsi que toutes les activités administratives et commerciales, moi qui vous parle j’ai une grande famille à nourrir c’est quand je sors matin que j’arrive à trouver la dépense du lendemain, vous voyez un peu combien de fois on souffre avec ces incessantes manifestations? », a confié à Afrikmag Ousmane Diallo, un commerçant rencontré à Sonfonia un quartier de la commune de Ratoma (Conakry).

Par ailleurs, Alpha Condé semble être désavoué par son peuple. En témoigne l’accueil qui lui était réservé le 8 mars dernier, à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme. Les Guinéennes dénoncent les mauvais résultats de sa gouvernance.  » Puisque tu es incapable, laisse tomber « , avait lancé une femme.

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