Dans une note d’une vingtaine de pages publiée le 25 octobre 2020, des membres de la Commission électorale nationale indépendante de la Guinée ont pointé d’importantes irrégularités dans la présidentielle du 18 octobre. Elles remettent en cause la sincérité du scrutin.
Au terme de leur rapport, ces commissaires, présidés par le vice-président de la CENI ont conclu que le grand nombre des « dysfonctionnements » constatés entachent plus que de raison la sincérité de l’élection d’Alpha Condé. Parmi les manquements, les commissaires » dissidents » de la CENI ont relevé, entre autres:
» Le refus d’appliquer le code électoral; la rétention abusive des cartes; la soustraction des carnets de bulletins de votes d’électeurs; L’absence volontaire de certains Présidents de bureau de vote à l’ouverture; le remplacement des assesseurs dans les Bureaux de vote ; Le manque de bulletins de vote, avant la fin du vote, dans certaines circonscriptions ;La présence de plus d’un délégué du parti au pouvoir dans plusieurs bureaux de vote; Le vote multiple et massif de militaires par dérogation dans plusieurs bureaux de vote; Le refus de remettre une copie du procès-verbal au parti politique vainqueur du bureau de vote« .
En outre, le rapport signé par Elh Mamadou Bano Sow, vice-président de la CENI met en exergue des anomalies grotesques, déjà vues auparavant lors des élections de 2010 en Côte d’Ivoire. Par exemple, explique le rapport ».
La préfecture de Faranah présente des résultats qui dépassent l’entendement et qui méritent une attention particulière. Elle présente la situation suivante:•484 bureaux de vote pris en compte sur 484 existants, soit 100%•156 315 votants sur 156097 électeurs, soit 100,14%•2294 bulletins nuls sur 156315 électeurs, soit 1.47% (la moyenne nationale est de près de 4%)« .
Fort de ce constat, le Vice-président de la CENI est sans ambages : « Tous les dysfonctionnements signalés dans les chapitres précédents prouvent que l’élection présidentielle du 18 octobre est impactée par les anomalies qui ne garantissent pas des résultats fiables et sincères.
Aussi propose-t-il »la reprise intégrale de cette élection comme cela s’est fait au Malawi, ou tout au moins la reprise dans certaines circonscriptions où il y a un sérieux doute émis sur la sincérité des résultats. »