Guinée: Le gouvernement d’Alpha Condé adresse une cinglante réponse à l’ex-président du Bénin, Nicéphore Soglo
Les Guinéens laissent éclater depuis un moment leurs inquiétudes au sujet d’un éventuel changement constitutionnel. D’où l’adresse de l’ex-président béninois, Nicéphore Soglo au président Alpha Condé, « la comédie est terminée ».
C’est au cours d’une interview sur RFI que l’ancien président béninois, Nicéphore Soglo, a confirmé avoir fait passer un message très clair au président guinéen, Alpha Condé, alors qu’il exécutait une mission de cinq jours à Conakry avec Jonathan Goodluck, l’ex-président du Ghana.
L’objectif de la mission étant d’évaluer les préparatifs des élections législatives, les deux ex-chefs d’Etat n’ont pas manqué de se rendre compte des inquiétudes des Guinéens relativement à l’organisation d’un éventuel référendum qui pourrait permettre à l’actuel patron de la Guinée de briguer un troisième mandat.
Eh bien la réponse de l’ex-président béninois et vice-président du Forum des anciens chefs d’État, Nicéphore Soglo fut claire, peut-on dire. « Il faut que chacun prenne conscience que la période des monarchies qui ne disent pas leur nom est révolue parce que nous connaissons la musique, déclare-t-il. On a un chef d’État qui fait une nouvelle Constitution et fait comme si rien ne s’était passé avant. Cela, c’est terminé, cette comédie-là. Il connaît notre opinion. Maintenant, la balle est dans son camp », a t-il décrété.
Cette déclaration de Nicéphore Soglo n’a pas manqué de susciter l’irritation du gouvernement guinéen pour qui, l’ex-président ferait mieux de se mêler de ses affaires. « Je crois que c’est totalement discourtois, totalement inamical et totalement irrespectueux pour des anciens chefs d’Etat étrangers de venir s’impliquer, se mêler d’un débat national qui n’est pas arrivé encore à son terme », a répliqué Aboubacar Sylla, le porte-parole du gouvernement d’Alpha Condé.
La mission du 9 au 13 décembre conduite à l’initiative du National Democratic Institute (NDI) et de la Fondation Kofi Annan a porté son choix sur Nicéphore Soglo et Jonathan Goodluck parce qu’ils sont pour l’heure deux anciens chefs d’Etat distingués pour avoir quitté leur pouvoir respectif au terme de leurs mandats.