Une soixantaine de commerçants tchadiens ont été interpellés ces derniers jours en Guinée équatoriale, a indiqué jeudi à l’AFP l’ambassadeur du Tchad dans le pays, au lendemain de la visite à Malabo du ministre des Affaires étrangères tchadien après l’annonce par le gouvernement d’un putsch manqué.
Les commerçants tchadiens « étaient 55 détenus hier (mercredi) à Malabo, 9 à Momgomo, et d’autres à Ebebyin », a déclaré à l’AFP Paul Nahari Nguaryanan, ambassadeur du Tchad en Guinée-équatoriale.
Selon une source au ministère des Affaires étrangères tchadien, « une partie » des commerçants tchadiens ont été libérés jeudi, après audience du ministre tchadien des Affaires étrangères, Mahamat Zen Cherif, avec le président Teodoro Obiang Nguema mercredi soir à Malabo.
Mercredi, la Guinée-équatoriale a annoncé avoir déjoué un « coup d’Etat ». Selon un communiqué officiel, un groupe de mercenaires étrangers -en majorité tchadiens, mais aussi soudanais et centrafricains- à la solde de partis de l’opposition radicale, ont voulu le 24 décembre « attaquer le chef de l’Etat ». Ils ont été arrêtés le 27 décembre au Cameroun, non loin de la localité d’Ebebyin à la frontière camerounaise, selon des sources camerounaises.
Dans cette même ville, l’ambassadeur de Guinée équatoriale au Tchad, Enrique Nsue Anguesom, en villégiature pour les fêtes de fin d’année, a été interpellé le 30, selon un de ses cousins et un responsable policier. L’information n’a pas été confirmée de source officielle.
Fin décembre, un Tchadien, Mahamat Kodo Bani, présenté comme le « cerveau » de l’opération, a été arrêté à Douala (Cameroun), a appris l’AFP jeudi de sources concordantes.
L’homme est présenté comme un ex-général, ancien membre de la sécurité présidentielle tchadienne par une source sécuritaire camerounaise, mais un proche du ministère de la Défense tchadien a affirmé à l’AFP qu’il n’était ni général ni ex-membre de la sécurité présidentielle.
En visite à Malabo mercredi, le ministre des Affaires étrangères tchadien a déclaré que cette tentative de « coup d’État » est une « menace sérieuse de déstabilisation qui concerne toute la sous-région d’Afrique centrale ».
Mercredi, Malabo a annoncé que des affrontements ont eu lieu dans les forêts environnantes d’Ebibeyin entre l’Armée et des « mercenaires », faisant un mort parmi ces derniers.