En deux jours, deux hommes ont prêté serment en tant que président de la Guinée-Bissau. Après l’investiture jeudi d’Umaro Sissoco Embalo, le vainqueur de l’élection contestée de décembre dernier, le parlement bissau-guinéen a investi vendredi Cipriano Cassama comme président intérimaire. La décision a été prise par les parlementaires du parti de Domingo Simoes, le principal adversaire d’Embalo, qui détiennent la majorité au parlement.
Dans ce qui promet d’être une crise politique pire que celle de l’ex-président José Mario Vaz, Sissoco Embalo a démis Aristides Gomes de ses fonctions de Premier ministre vendredi, et l’a remplacé par un de ses partisans.
Des militaires ont encerclé les bureaux de M. Gomes vendredi, selon un correspondant de l’AFP. Sur sa page Facebook, le Premier ministre limogé a déclaré qu’il s’agissait de la « confirmation d’un coup d’Etat. »
M. Embalo s’est investi jeudi, malgré une plainte déposée à la Cour suprême contestant sa victoire. Domingos Simoes Pereira a déposé la requête en faisant valoir que le vote avait été truqué.
Guniea-Bissau, un petit pays d’Afrique de l’Ouest, n’est pas étranger aux crises politiques.
Beaucoup espéraient qu’une nouvelle élection mettrait fin aux querelles politiques. Selon les observateurs, la situation semble même en passe de s’aggraver.
La fin de l’impasse précédente, qui a conduit aux élections de décembre, a été négociée par le bloc régional de la CEDEAO ;
Embalo est un ancien général de l’armée prétendument soutenu par le Sénégal. La commission électorale nationale a déclaré qu’il avait remporté le scrutin de décembre dernier avec 53,55 % des voix contre 46,45 % pour Pereira.
Pereira a perdu le second tour malgré sa victoire écrasante au premier tour. Le parti de Pereira, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), domine la politique bissau-guinéenne depuis que le pays a obtenu son indépendance du Portugal en 1974.
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