Lundi, en marge du Sommet de l’Union africaine à Addis Abeba, le président guinéen Alpha Condé, a laissé la porte béante à une candidature pour un troisième mandat et défendu la tenue le 1er mars d’un référendum constitutionnel que ses opposants dénoncent.
Le président guinéen Alpha Condé n’a pas rayé la possibilité qu’il se présente aux présidentielles d’octobre prochain pour un 3ème mandat. Il a tenu à cet effet, à confirmer la tenue le 1er mars d’un référendum constitutionnel, dénoncé comme une combine par ses opposants, estimant qu’il n’y avait « rien de plus démocratique ».
La Guinée est devenue une scène de protestations depuis octobre 2019 à l’annonce de cette volonté de reformer la constitution du pays. A cette date, les manifestants regroupés au sein du FNDC (Front national pour la défense de la constitution) qui soupçonnent le président élu en 2010 et réélu en 2015, de chercher à se présenter pour un troisième mandat en 2020, ont déjà enregistré environ 29 morts.
L’actuelle constitution du pays limite à deux le nombre de mandats présidentiels et l’opposition soupçonne que le nouveau texte servira à Alpha Condé, 81 ans, de prétexte pour remettre son compteur présidentiel à zéro.
« Je ne comprends pas, il y a beaucoup de pays qui ont changé de Constitution et c’est passé comme une lettre à la poste, quand il s’agit de la Guinée, comme Alpha Condé est un homme indépendant et qui a son franc-parler, peut-être que ça gêne beaucoup de gens », a déploré le président guinéen au micro de RFI.
Interrogé au sujet d’une éventuelle candidature à la prochaine présidentielle, il n’exclut rien et s’en remet à son parti, le RPG (Rassemblement du peuple de Guinée) : « Ça, c’est le parti qui décidera, ce n’est pas un homme qui se présente, c’est le parti qui présente. Les partis sont libres ».