CAN 2017 : Les lampions s’éteignent au Gabon… Quel bilan peut-on tirer de la compétition?
Les lampions s’éteignent. La fête du football prend fin au Gabon. Tout n’aura pas été facile mais l’essentiel est fait. Le Gabon a accueilli la jeunesse africaine. En dépit des menaces et des querelles politiciennes, le football a dissout pendant un mois, les dissensions et les ressentiments. Les observateurs, les techniciens et les joueurs ont dénoncé l’état des infrastructures et des pelouses, la pluie en a rajouté.
Mais dans l’ensemble, le COCAN a tenu son programme. Aucun retard observé dans la programmation des matches. Aucune déprogrammation notée. Au plan de l’organisation, le Gabon a relevé le défi.
Au plan du jeu, l’on n’a pas noté des matches de très haut niveau technique ou même tactique. Les équipes jouaient pour la plupart, pour ne pas perdre. Pas de révolution spectaculaire. Tous les techniciens avaient des schémas similaires, l’animation faisait la différence. Les rares équipes qui ont produit du jeu, ont vite payé le prix de leur naïveté.
C’est le cas du Zimbabwe, de la Guinée Bissau, de la Tunisie, du Sénégal et même de l’Ouganda. Les entraîneurs froids et calculateurs ont poussé les pions. Les équipes placées avant la compétition, dans le lot des favoris ont déçu.
C’est le cas de la Côte d’Ivoire, de l’Algérie et à un degré moindre, le Sénégal, la Tunisie. Le Sénégal a montré des dispositions mentales et une force de caractère. Les Lions de la Teranga ont pour eux, l’avenir. « *Nous sommes en train de construire une identité pour le football au Sénégal.* », a dit l’entraîneur Aliou Cissé. Il faut lui donner le temps de travailler. La Côte d’Ivoire et l’Algérie ont été les grosses déceptions de ce tournoi.
Les champions d’Afrique sont tombés de bien haut. Depuis 2002, c’est la première fois que les Ivoiriens ne passent pas le premier tour. Et le plus invraisemblable, l’entraîneur n’explique pas ce qui a pu tétaniser ses joueurs. Les joueurs eux-mêmes se confondent en excuses sur leurs pages facebook, sans rien expliquer non plus.
Les joueurs attendus, notamment Ryad Marhez de l’Algérie, Sadio Mané du Sénégal Pierre-Emérick Aubameya et André Ayew ont juste marqué chacun, deux buts. Mais ils n’auront pas hissé leur équipe respective au sommet.
Les observateurs ont plutôt découvert des talents et buteurs autres, notamment, Mohamed Salah de l’Egypte (2 buts), Prejuce Nakoulma du Burkina Faso et Bancé Aristide du Burkina Faso (2 buts chacun) et le meilleur buteur du tournoi, le Léopard de la RDC, Junior Kabananga (auteur de 3 buts). Au total, 66 buts ont été marqués. Moins deux unités par rapport à la CAN 2015. Moins offensive donc.
La CAN des gardiens
Le meilleur joueur du tournoi aurait pu être un gardien. Tant Fabrice Ondoa du Cameroun, Hervé Koffi Du Burkina Faso et le doyen Essam El Hadary ont redonné au poste de gardien, toute sa noblesse. Ces trois gardiens ont été de véritables remparts pour leur équipe respective. Fabrice Ondoa et Hervé Koffi ont encore plusieurs CAN devant eux. Essam El Hadary lui, à 44 ans, a sûrement fait ses adieux au Gabon, avec la médaille d’Argent.
La coupe d’Afrique des nations, on le sait, dévore les entraîneurs. Avant même la fin du tournoi, les entraineurs de la Côte d’Ivoire, Michel Dussuyer et de l’Algérie, Georges Leekens ont perdu leurs postes pour insuffisance de rendement.
Finie donc la CAN2017. Avec le 5ème sacre du Cameroun. Des Camerounais qui sont arrivés au Gabon, en refusant la position de favoris et qui repartent au pays avec le Graal.
Les Lions Indomptables sont donc de retour. Il ne pouvait y avoir meilleure passation de flambeau entre le Gabon et son voisin. Le Cameroun organise en effet, l’édition 2019 de la CAN. La coupe devance les infrastructures.
Fernand Dedeh