Gabon : Ali Bongo répond à la France qui demande le recomptage des voix
Le Président Ali Bongo, déclaré vainqueur de la présidentielle du 27 août 2016 pour un septennat, a accordé une interview à la Radio France Internationale ce mercredi. Une interview qui intervient, au moment où son opposant qui réclame la victoire dans les urnes, met la pression. Dans cette interview, Ali Bongo reste imperturbable. L’homme ne compte pas céder aux desiderata de certains pays surtout la France et l’Union européenne (UE).
C’est comme une réponse du berger à la bergère. Ali Bongo reste ferme : il n’y aura pas de recomptage des voix. Un camouflet à la France et au camp Ping qui font de cette demande, l’une de leur priorité. Pour Ali, c’est une manière de l’amener à violer la loi de son pays.
La mission d’observation électorale de l’Union européenne relève « une évidente anomalie dans les résultats finaux du Haut-Ogoué », après analyse des résultats définitifs de l’élection présidentielle au Gabon.
« Une analyse portant sur le nombre de non-votants et des bulletins blancs et nuls révèle une évidente anomalie dans les résultats finaux du Haut-Ogooué », qui a officiellement enregistré un taux de participation de 99,93% et a permis au président sortant Ali Bongo d’être réélu d’une courte tête, a fait savoir l’observatrice en chef de l’UE, Mariya Gabriel.
La France de son côté réclame le recomptage des voix bureau de vote par bureau de vote. C’est ce que demande Jean Ping et son camp. Mais, Ali Bongo est clair. La demande n’aura pas satisfaction. Selon lui, ce serait comme lui demander de violer la loi du Gabon. »Non ».
« C’est étonnant que l’on crie à la fraude les résultats dans le Haut-Ogooué et on n’entend pas crier à la fraude pendant que nous venons de présenter un hacker dont la mission était ici d’organiser cette fraude. Je suis étonnée qu’on n’en parle pas etc », a répondu Ali. Cette position, Bongo fils l’a fait savoir sur les antennes de Rfi.
Sur l’arrivée de la délégation de l’Union africaine (UA) pour une médiation, Ali Bongo a fait savoir que son pays reste un pays d’hospitalité. « La tradition de l’hospitalité gabonaise, nous allons l’accueillir », fait savoir le président
Mais, sur la position de ceux qui optent pour le recomptage des voix, Ali est clair: « Pourquoi on me demande de violer la loi»?
« On est en train de me dire qu’il faut que je viole la loi, que l’on prononce les mots clairement. On me demande de violer la loi ? C’est quand même particulier parce que souvent, on fait le reproche aux Africains de ne pas suivre les lois de leur pays. Moi, je ne dicte pas les lois. Je les fais appliquer. Et c’est le rôle de tout gouvernant. C’est au niveau de la Cour constitutionnelle que l’on compte et que l’on fait le recomptage des bureaux de vote, c’est au niveau de la Cour constitutionnelle », martèle le président Bongo.
En attendant une éventuelle délégation de l’UA, que va-t-il se passer ? La question des recours devant la Cour constitutionnelle se pose. La date limite de dépôt, c’est de jeudi. Le camp d’Ali Bongo l’a déjà dit qu’il le fera, il présentera des recours sur des fraudes dans certains bureaux de vote. Le camp Ping, opposition, demande toujours et avant tout le recomptage des bulletins avec une nouvelle réunion de la Commission électorale.
Yao Junior L