Cameroun: «En 1992, Fru Ndi a bel et bien gagné l’élection présidentielle»
Depuis quelques jours, Me Akere Muna multiplie les sorties médiatiques. Cet avocat camerounais à la réputation internationale a annoncé dans les colonnes de jeune Afrique qu’il compte être candidat à l’élection présidentielle de 2018. L’ancien Bâtonnier de l’Ordre national des avocats a publié sur les réseaux sociaux, un enregistrement à travers lequel il présentait sa vision du Cameroun.
Le mercredi 18 octobre, Me Akere Muna (65 ans) était face à la presse à Yaoundé. Le fils de l’ancien ministre Salomon Tandeng Muna a décliné les raisons pour lesquelles il était motivé à se présenter aux élections présidentielles et l’orientation qu’il veut donner à la gestion des affaires publiques au Cameroun.
« Je pense que je vais offrir aux Camerounais de l’espoir. Ce que je vais mettre sur la table va stimuler les Camerounais vers un regain d’espoir. Je suis camerounais et je pense que je vais mettre sur la table un programme qui puisse répondre aux attentes de l’heure. Et je laisse les Camerounais en juger », affirme l’ancien vice-président mondial de Transparency International.
Me Akere Muna a révélé aussi plusieurs anecdotes durant ses échanges avec les journalistes. C’est le cas de l’élection présidentielle de 1992.
« En 1992, c’étaient les premières élections multipartites au Cameroun. Je gérais l’assemblage et le découpage des voix. Et je peux vous dire en 92, Fru Ndi a bel et bien gagné », a-t-il lâché.
« Puisqu’on n’avait pas de document, j’ai pris les résultats des législatives qui venaient juste avant pour réunir les voix comme elles venaient. Il y avait une salle et chacun avait un département. Il y avait un jeune gars qui rassemblait les voix de tous les départements. On a commencé à annoncer, tous les jours les résultats qu’on avait pour montrer qu’on avançait. L’Etat, pris de panique, a décidé de commencer à annoncer les voix. J’ai donc affecté quelqu’un qui note les voix du parti au pouvoir, le RDPC. Au bout de deux heures, il est venu me voir me disant qu’il y a quelque chose de bizarre. Il me dit ‘‘ les chiffres qu’on donne à la radio sont les mêmes que lors des législatives’’… A l’époque, le ministre Kontchou était à la Communication. Ils ont décidé de refiler les chiffres des législatives… On a appelé le ministre Kontchou pour lui faire remarquer que les chiffres qui étaient lus sont les mêmes que ceux des législatives. Il était plus fort que l’actuel ministre (Issa Tchiroma Ndlr). Il a reconnu que c’est une erreur. Qu’il avait mis les résultats de l’élection présidentielle dans le même tiroir que ceux des législatives. Au moment de sortir les résultats pour la lecture, a-t-il dit, avait plutôt sorti les mauvais résultats » raconte Akere Muna.