Des hackers russes détournent des millions de dollars grâce à la fraude publicitaire…Explications
L’agence de cyber-sécurité américaine White Ops tire la sonnette d’alarme. En effet, la firme spécialisée dans la fraude publicitaire a dévoilé, mardi 20 décembre, l’existence d’une vaste opération d’escroquerie publicitaire montée par des hackers russes. En créant de faux sites, alimentés par un faux trafic, le réseau Methbot génèrerait jusqu’à cinq millions de dollars par jour.
« Nous n’avons jamais vu ça », affirme Michael Tiffany, le cofondateur et PDG de White Ops. « Methbot élève la fraude publicitaire à un tout nouveau niveau de sophistication et d’échelle. »
« Une opération révélant un grand génie »
Comme l’explique le New York Times, l’opération Methbot – nommée ainsi en référence à la drogue meth dans son code – a utilisé des centaines de serveurs disséminés aux États-Unis et aux Pays-Bas pour générer un trafic fictif. Elle a ainsi pris le contrôle de plus de 500 000 millions d’adresses IP auxquelles les opérateurs ont attribué différents fournisseurs Internet pour brouiller les pistes.
À chacune de ces adresses IP, les hackers ont également attribué des bots, des programmes conçus pour imiter les habitudes de navigation d’un humain, qui avaient pour directive de charger des pages Web et des vidéos rémunérées par des publicités payées au prix fort par des annonceurs. “Les bots vont lancer et arrêter une vidéo, comme le ferait n’importe quelle personne, ils vont aussi bouger la souris et cliquer », explique Michael Tifffany dans le journal américain.
« Des sites de premier plan utilisés »
Le Wall Street Journal rapporte que, pour gagner de l’argent grâce à cette armée de faux internautes, les opérateurs russes ont piégé des annonceurs en se faisant passer pour 6 000 sites de premier plan : des médias tels que CNN et Fox News, des réseaux sociaux comme Facebook ou encore des sites de marques comme Pokémon.
Selon un rapport de l’Association of National Advertisers, la fraude publicitaire mondiale aura coûté 7,2 milliards de dollars aux annonceurs en 2016. Ces experts américains estiment qu’entre 10 % et 30 % des publicités en ligne sont sujettes à des pratiques frauduleuses.