Assa Traoré, la militante anti raciste, et sœur du jeune Adama Traoré, décédé à la suite de son interpellation par la gendarmerie, va être mise en examen pour diffamation envers des gendarmes, a-t-on appris auprès de France Info.
Selon son avocat, Me Yassine Bouzrou, elle a reçu une lettre du juge d’instruction, faisant office d’ « avis préalable à une mise en examen » pour « diffamation publique envers une personne dépositaire de l’autorité publique ».
« Les gendarmes t’ont tué mais ils ne tueront pas ton nom Adama », et « Pas de justice pas de paix, mise en examen des gendarmes », suivi des noms de trois gendarmes, ce qu’on pouvait lire sur les réseaux sociaux afférentes à la dame de 34ans.
Le collectif « La vérité pour Adama » dénonce sur Twitter une « incroyable inversion des rôles ». « C’est la sœur de la victime qu’on met en examen», écrivent-ils.
Le texte les désigne comme responsables de la mort d’Adama Traoré, jeune homme mort lors de son interpellation par les gendarmes dans le Val-d’Oise en 2016.
Ils exigent le silence de la famille ainsi que le maintien de leur anonymat (…) Nous vous demandons de l’écrire partout en solidarité avec Assa Traoré et sa famille. Nous le répétons : mise en examen des gendarmes !Collectif « La vérité pour Adama »
L’avocat de la famille Traoré, Me Yassine Bouzrou, précise que cette mise en examen est la suite logique de la procédure, lorsqu’il y a dépôt de plainte avec constitution de partie civile. D’après lui, cela ne prouve pas que le juge a des éléments contre Assa Traoré. « Ces plaintes sont grotesques et n’ont aucune chance d’aboutir », commente l’avocat auprès de franceinfo. Il indique que deux autres gendarmes poursuivent Assa Traoré sous forme de citation directe.