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Afrique: « Le Franc CFA est un outil de servitude volontaire » fustige un économiste togolais

Le Franc CFA a aujourd’hui beaucoup de détracteurs. En circulation depuis 1945, cette monnaie nuirait au développement des pays africains qui l’utilisent. C’est ce qu’affirme l’économiste et ancien ministre togolais Kako Nubukpo.

De plus en plus de détracteurs

Cette opinion de Kako Nubukpo est de plus en plus répandue sur le continent africain. De nombreux dirigeants ou spécialistes, dont le président tchadien Idriss Déby Itno, voient dans le franc CFA, qui a une parité fixe avec l’euro, un frein au développement.
La critique du franc CFA est au cœur du livre de Kako Nubukpo, intitulé « Sortir l’Afrique de la servitude monétaire ». Il qualifie la monnaie « d’outil de la servitude volontaire ».

Des échanges très faibles

Selon Kako Nubukpo, l’usage du franc CFA, produit en France et garanti par le Trésor français, pose quatre problèmes principaux.

  • Problème 1 : Les échanges entre économies de la zone franc sont très faibles, à 15 % (contre 60 % pour l’Union européenne).
  • Problème 2 : Une monnaie arrimée à l’euro, donc trop forte pour l’économie locale, empêche la compétitivité. En effet, le franc CFA agit comme une taxe sur les exportations et une subvention sur les importations. Ainsi donc, quasiment toutes les balances commerciales des économies de la zone franc sont déficitaires selon l’économiste.
  • Problème 3 : Les banques dans ces pays rationnent les crédits et prêtent très peu. Ce qui est symptomatique d’un sous-financement chronique.
  • Problème 4 : L’existence de deux zones franc distinctes pour le franc CFA (UEMOA et Cemac), qui obligent au changement de billets lors du passage d’une zone à l’autre.
    A cela le président Idriss Déby affirme que le franc CFA ne donne pas la possibilité de placer ne serait-ce qu’une partie des ressources dans le circuit bancaire pour qu’elles génèrent des intérêts. En effet, les sommes en jeu se chiffreraient en dizaines de milliards, déclarait-il en opposition avec le président ivoirien Alassane Ouattara, qui loue le franc CFA et y voit un gage de stabilité.

 

Une monnaie plus flexible

Une monnaie plus flexible permettrait d’avoir des marges de manœuvre, de quoi apporter des solutions plus pérennes à une population jeune et dynamique.

Eunice Kouamé

Je suis Eunice KOUAME, une jeune femme passionnée de lecture, de développement personnel et de relations humaines en général. J'aime voyager, rigoler, cuisiner et surtout écrire. Vous pourrez consulter mes articles dans les rubriques conseils, couple, relations, actualités, inspiration, politique et chroniques( mon nouveau bébé ;) ) eunice.kouame@afrikmag.com

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