Indonésie : Une femme reconnue coupable d’insulte à l’Islam emprisonnée
Un tribunal indonésien a condamné mardi une femme bouddhiste à 18 mois de prison pour s’être plainte du bruit de la mosquée lors de l’appel à la prière.
Meiliana, une bouddhiste chinoise âgée de 44 ans, a été reconnue coupable d’insulte à l’Islam pour avoir demandé à la mosquée située près de sa maison de baisser le volume des haut-parleurs car ils étaient »trop bruyants » et « faisaient mal » à ses oreilles.
Le tribunal de la ville de Medan, sur l’île de Sumatra, a estimé que ses plaintes faites il y a deux ans avaient déclenché des émeutes qui ont mené au pillage de plusieurs temples bouddhistes. Certaines personnes d’origine chinoise avaient alors fui la zone.
L’avocat de Meiliana, Ranto Sibarani, a déclaré vouloir faire appel de la décision et Amnesty International a exhorté les tribunaux de la plus haute instance à annuler la décision.
« Condamner quelqu’un à 18 mois de prison pour quelque chose de si trivial est une flagrante démonstration de l’application de plus en plus arbitraire et répressive de la loi sur le blasphème », a déclaré le directeur de la branche indonésienne de l’organisation non-gouvernementale, Usman Hamid,
L’Indonésie compte la plus grande population mondiale de musulmans et de minorités bouddhistes, chrétiennes et autres. Ces dernières années, les interprétations conservatrices et intransigeantes de l’Islam ont augmenté, suscitant des craintes que la réputation de longue date de la nation laïque en matière de tolérance et de diversité ne soit ruinée.
Des militants politiques ont déclaré que les lois strictes du pays sur le blasphème sont utilisées pour intimider les minorités et violer les libertés religieuses.
L’année dernière, l’ancien gouverneur de l’ethnie chinoise de Jakarta avait été jugé et emprisonné pour blasphème après que plusieurs groupes musulmans l’aient accusé d’avoir insulté l’islam quand il avait déclaré que ses rivaux politiques utilisaient le Coran pour tromper les électeurs.
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