USA: Facebook soupçonne à son tour la Russie d’ingérence pendant la campagne présidentielle
Après l’administration américaine, c’est au tour de Facebook de dénoncer les agissements de Moscou relatifs à l’élection présidentielle de 2016 qui a vu la victoire de Donald Trump.
L’agence mise en cause a pour nom Internet Research Agency. C’est une organisation russe pro-poutine qui aurait fait des achats de publicités sur des sujets sensibles aux Etats-Unis lors de la présidentielle de 2016. Le but de cette propagande était d’influencer l’opinion publique. Facebook a annoncé, mercredi 6 Septembre avoir découvert des achats de plus de 100 000 dollars de la part de ce groupe russe.
C’est dans un communiqué publié dans le Washington Post qu’un responsable de Facebook a affirmé que les soupçons portaient bien sur cette agence pro-Poutine.
Des publicités sur des sujets sensibles
Facebook n’accuse pas directement cette agence mais signifie très fortement que la majorité des annonces publicitaires de cette agence concernaient des sujets sensibles aux États-Unis. Ce sont entre autres les droits de la communauté LGBT, le port d’arme ou encore l’immigration. Autant de thèmes qui ont fait la particularité de Donald Trump. C’est donc une autre donnée dans les accusations qui montrent Moscou comme ayant cherché à influencer l’élection américaine de novembre 2016. Le réseau social a par ailleurs remis les conclusions de ses recherches à Robert Mueller, le procureur spécial chargé de l’enquête sur une éventuelle collusion entre l’équipe de campagne de Donald Trump et la Russie.
Les trolls de l’Agence
En 2013, des pirates informatiques avaient publié des documents démontrant le fonctionnement d’un grand nombre de trolls, ces internautes inondant la Toile de messages pour susciter des polémiques. Leur intention est de donner l’impression qu’un vaste mouvement soutient la politique russe. Les armes qu’ils utilisent : un clavier et une souris. Leur terrain de prédilection : les réseaux sociaux et les forums en ligne.
Ces propagandistes gèrent chacun six comptes Facebook et postent une cinquantaine de messages par jour. Ils animent aussi dix comptes Twitter chacun avec 2 000 followers après un mois d’exercice. À l’époque, l’Internet Research Agency était dotée d’un budget de 10 millions de dollars et avait 600 employés.
Dans le collimateur pour des fake news
Ce sont ces trolls russes qui avaient semé la panique au sein de la population américaine avec des rumeurs d’un incident dans une usine chimique en Louisiane, avant de tenter de faire croire qu’Atlanta était touchée par l’épidémie d’Ebola. Ces rumeurs étaient en effet appuyées par de faux articles et des vidéos YouTube. Selon le New York Times, ces rumeurs avaient pour but d’alimenter un sentiment d’insécurité nuisible au gouvernement américain en place. Aussi, l’Internet Research Agency a-t-elle fait l’objet d’un rapport officiel des services de renseignements américains en 2017 quant à son implication dans l’élection présidentielle.