Après la Côte d’Ivoire où il était pour une visite de 48 heures depuis le 20 décembre, le président français Emmanuel Macron s’est ensuite dirigé vers les pays du Sahel où il joue les cartes de l’anti-terrorisme depuis 2012. Là-bas, il s’est rendu compte d’une supposée régression de la France dans les cœurs de certaines populations du Sahel.
A Niamey au Niger par exemple, Emmanuel Macron a été reçu ce lundi 22 décembre, par le président Mahamadou Issoufou. Il s’est recueilli sur les tombes des 71 soldats nigériens qui sont morts il y a quelques semaines lors d’une attaque terroriste dans la région d’Inates.
Dans le même temps, le président français a pu se rendre aussi compte des sentiments anti-français qui allaient très fort dans des pays de la bande sahelo-saharienne.
«Je vois des mouvements d’opposition, des groupes qui dénoncent la présence française comme une présence impérialiste néo-coloniale […] Je vois dans trop de pays prospérer sans condamnation politique claire des sentiments anti-français. Je ne peux pas accepter d’envoyer nos soldats sur le terrain dans les pays où cette demande [de présence française] n’est pas clairement assumée», a-t-il déclaré aux côtés de son homologue nigérien Mahamadou Issoufou. En amont, il avait précisé qu’il n’était «pas là pour stigmatiser tel ou tel [pays]».
Selon une source sécuritaire citée par l’AFP, Emmanuel Macron aurait ainsi visé implicitement deux dirigeants en particulier. «Quand il parle de clarification, le président Macron vise IBK [Ibrahim Boubacar Keita, le président malien] et [le président burkinabé Roch Marc Christian] Kaboré».
Pour l’heure, une source proche de la maison blanche prévient que le président français aurait dans sa ligne de mire, Ibrahim Boubacar Keita, et Roch Marc Christian Kaboré, les présidents du Mali et du Burkina Faso. Ces derniers sont les deux pays fortement concernés par les inquiétantes manifestations anti-français.
Notons qu’un sommet prévu pour le 13 Janvier prochain, à Pau entre Emmanuel et les 5 pays du G5 Sahel va situer toutes les parties.