Exclusif-Hamed Bakayoko/ Un an après sa mort, son ancien directeur de cabinet raconte ses derniers jours
Le Préfet Vincent Toh Bi qui fut un temps directeur de cabinet d’Hamed Bakayoko au ministère de l’Intérieur revient sur les derniers jours de l’ex-premier ministre. Dans un livre intitulé « Une étoile dans la nuit », le préfet Vincent Toh Bi, aujourd’hui président du mouvement Aube Nouvelle », donne des détails peu connus du grand public.
Le Préfet Vincent Toh Bi a pu reconstituer les derniers jours d’Hamed Bakayoko qui fut pendant longtemps son patron direct au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité. Il en donne quelques points saillants, avec l’émotion qui y va. Un récit plein d’enseignements et de révélations.
« Pendant ce temps, à Paris, Hamed Bakayoko fait la navette entre son appartement et l’hôpital. Il passe ses journées avec ses fidèles, Tony et Nestor. Mais son état ne s’est pas amélioré. Un jour, peinant à se mettre debout, il dit à Tony en riant : « Hey Tony ! C’est nous on a des problèmes pour marcher aujourd’hui là ? ».Hamed Bakayoko est à Paris depuis 5 jours, il est arrivé depuis le 18 Février 2021. Ce cinquième jour, il est hospitalisé . Il était parti, pour quelques jours selon lui, apparemment c’est plus compliqué.
Le 1er Mars 2021, le Président de la République et son Epouse, la Première Dame, se rendent en personnes à l’hôpital pour voir Hamed Bakayoko, leur « fils ». Plus tard, la Première Dame appelle Yolande à Abidjan; celle-ci lui fait connaître qu’elle prend le vol le même soir pour Paris. Ce 1er Mars 2021, Yolande prend l’avion pour rejoindre son mari. Sur tout le vol, elle se pose des questions. Elle est soucieuse. Elle prie. L’avion atterrit aux alentours de 6 heures du matin ce 02 Mars 2021. Quand elle descend de l’avion, elle n’appelle pas automatiquement son mari parce qu’elle se dit qu’il est trop tôt.
Quand elle passe les formalités, Tony l’attend. Il fait conduire Yolande à l’appartement. Quelques heures plus tard, ils sont à l’Hôpital. Hamed l’attend. Nestor est là à ses côtés. Quand elle rentre dans la chambre, elle accuse un choc. Ce n’est plus le même Hamed qui l’a quitté à Abidjan il y a dix jours : il est affaibli. Lorsque Yolande rentre dans la chambre d’hôpital, Hamed lui sourit et lui dit : « Ah chérie, tu vois hein !!! ». Elle l’étreint : « Ca va aller. Tu es un dur !». Elle lui prend la main. Ils parlent de tout, il demande des nouvelles des proches et des enfants.
Il demande au sujet de leur dernière fille Mayama : « Elle est toujours aussi occupée ? ». Ils éclatent de rire. Sa fille est la prunelle de ses yeux. Plus tard, Hamed s’endort.Yolande demande à voir les médecins, qui se disent très préoccupés par la santé de son mari. Les médecins et leurs mots qui n’ont jamais le même sens pour nous que pour eux… « Très préoccupés »….Yolande retourne à la maison bouleversée et en prière. Son téléphone ne cesse de sonner. Elle reçoit de nombreux soutiens de par le monde entier et bien sûr des offres de guérison immédiate.
Sa belle-sœur Ami Bakayoko, la dernière de la fratrie, l’appelle des Etats-Unis où elle réside. Yolande essaie de la rassurer et les deux femmes prient ensemble au téléphone. Le lendemain, le Président de la République et la Première Dame reviennent voir Hamed à l’hôpital pour la deuxième fois en deux jours. Ils rejoignent Yolande à l’hôpital. Et la Première Dame suggère que des membres de la famille Bakayoko restés à Abidjan la retrouvent. C’est ainsi que Zoumana Bakayoko, (qui avait déjà entrepris des démarches depuis plusieurs jours pour rejoindre son frère cadet), Fatima Bakayoko, la sœur cadette d’Hamed, Patricia Tano N’Dri, la sœur cadette de Yolande et Karl-Tidiane, l’aîné d’Hamed et de Yolande, prennent l’avion.
Le Vendredi 05 Mars 2021, les membres de la famille d’Hamed Bakayoko arrivent à Paris. Il est heureux de les voir. Il prend la main de Yolande et elle lui caresse le front. Karl Tidiane est content de voir son père. Le 06 Mars 2021, Hamed Bakayoko est transféré à Fribourg, en Allemagne et pris en charge immédiatement. L’Ambassadeur de Côte d’Ivoire en Allemagne et toute l’équipe de l’Ambassade sont présents et aux petits soins, ils ont reçu instructions du Président de la République de prendre toutes les mesures pour que le séjour à l’hôpital et le séjour de la famille se déroulent bien.
Le 07 Mars 2021, Hamed dort toute la journée. Il est de plus en plus fatigué. Les médecins Allemands sont très stricts sur les visites aux malades et sur les heures. La famille revient le 08 Mars 2021. Le 08 Mars, c’est l’anniversaire d’Hamed Bakayoko. Le 08 Mars, c’est également l’anniversaire de son fils Karl Tidiane. Yolande arrive à l’hôpital avec la délégation familiale. Elle appelle leur fille Mayama au téléphone et colle le téléphone à l’oreille d’Hamed. Mayama lui chante joyeux anniversaire. Il sourit. Puis il fait signe à Karl Tidiane d’approcher. Il souhaite joyeux anniversaire à son fils et lui parle. Il parle à son frère Zoumana. Il parle à Patricia. Il parle à sa cadette « Maman ». (Celle-ci est décédée le 1er Janvier 2022.)Quand il finit de parler à tout le monde, il se rendort. La famille retourne à l’hôtel.
Le 09 Mars, Hamed Bakayoko n’ouvre pas les yeux, il respire et est toujours faible. Les membres de la famille se relaient à son chevet. Le 10 Mars 2021, Yolande traverse la belle petite ville de Fribourg. On sort presque de l’hiver. Le temps est bon. Elle fait attention à l’architecture de la ville, à la végétation, au trafic, aux populations, aux jardins privés, elle est séduite. Elle se dit que c’est un bel endroit calme et qu’elle en profitera avec son mari Hamed pour sa convalescence.
Elle arrive à l’hôpital vers 14 heures en compagnie de Karl Tidiane et de sa sœur à elle Patricia. Le matin, Zoumana et Fatima étaient passés voir leur frère Hamed. Quand Yolande arrive, Hamed est endormi. Elle lui parle, caresse ses mains, regarde les appareils branchés. Les médecins arrivent, parlent avec elle et repartent. Vers 16 heures ce 10 Mars 2021, HAMED BAKAYOKO EST PARTI…Le baobab s’est couché dans la plus grande intimité familiale, pour un homme aussi public…«