Exclusif/ Ble Goudé fait des révélations sur des cadres du FPI qui ont voulu empêcher le meeting du 2 octobre 2002
Charles Blé Goudé a reçu des cyberactivistes acquis à sa cause aujourd’hui à la Haye. Au cours d’un déjeuner offert en leur honneur, il a évoqué de nombreux sujets, notamment ses relations dites ombrageuses avec Laurent Gbagbo. Blé Goudé a profité pour faire certaines révélations sur des cadres du FPI en 2002.
« Personne n’arrivera à me révolter contre Laurent Gbagbo. Y’en a qui parle de Laurent Gbagbo par calcul, par tactique. Ils se servent du président Gbagbo, moi je le sers. Personne ne réussira à créer en moi une once de haine contre le président Laurent Gbagbo. Quand je venais défendre Gbagbo, je ne suis pas passé par un guichet où j’ai pris un ticket avec quelqu’un »(…)« , a répondu Blé Goudé à des cyberactivistes qui lui demandaient ce qu’il ressentait après les attaques des pro-Gbagbo sur sa personne.
Dans son développement, Blé Goudé indique qu’à la CPI, il a vécu des moments tristes avec Laurent Gbagbo. Ces moments ont renforcé leurs liens sur lesquels, dit-il, certains épiloguent sans aucune science. A ce sujet, il a raconté comment il s’est senti mal et humilié, lorsque les gardes de la CPI ont menotté Laurent Gbagbo devant lui, le 15 janvier 2019, à la suite de l’appel de Fatou Bensouda sur leur acquittement.
Si avec Gbagbo, il assure que le fil n’est guère rompu, ce n’est pas le cas avec certains anciens responsables du FPI aujourd’hui autour de Laurent Gbagbo. Blé Goudé laisse entendre que c’est depuis 2002, qu’il est dans le viseur de certains cadres autour de Gbagbo. 20 ans après son exceptionnel meeting à la Place de la République qui a drainé des millions d’Ivoiriens, il révèle que des cadres du FPI avaient voulu l’empêcher de tenir ce rassemblement historique.
« Lorsque je venais à Abidjan le 26 septembre 2002, les enfants gâtés de Gbagbo étaient ailleurs(..) Donc je n’avais la possibilité de l’avoir en ligne. Nous n’étions pas trop proches comme aujourd’hui. Quand je crée l’Alliance, mes bagages sont encore dans la petite voiture qui m’avait cherché à l’aéroport (…) Pour moi, un mouvement devait se créer au-delà du parti de Gbagbo, pour montrer à la communauté internationale que c’était la Côte d’Ivoire mosaïque qui agissait« , a dit Blé Goudé, avant de faire cette révélation étonnante
« Navigué qui représentait le FPI nous a rejoint une semaine plus tard, parce que son parti ne voulait pas le lâcher pour qu’il nous rejoigne. Je n’ai pas encore commencé à parler (…) Aussi surprenant que cela puisse paraitre, le meeting du 2 octobre 2002, la plupart des autorités autour du président Gbagbo ne voulait pas que je fasse ce meeting. Ils ont dit que ce meeting était inutile, il était inopportun. Ils m’ont convoqué, ils m’ont enfermé. Ils m’ont dit tu ne feras pas ce meeting.
On dit je suis têtu, mais c’est mon têtu là qui a crée le 2 octobre 2002. Quand le ministre là a fini de parler, je lui ai demandé, tu es le ministre de l’intérieur ? Il fit non. J’ai dit alors tu n’as aucune autorité pour interdire un meeting. Il m’a dit non, c’est au nom du FPI que je le dis.. Je lui ai dit je ne suis pas membre du FPI. Donc ton mot d’ordre ne me concerne pas. Je vous parle du 2 octobre 2002. Si vous avez suivi la sonorisation était inaudible. Je ne suis pas allé demander de l’argent pour organiser ce meeting. C’est un ami qui s’appelle Longué Chong, chez qui j’ai envoyé Serges Kassy qui nous a prêté cette sonorisation pour défendre la république, alors que la république était au pouvoir. Je cite des noms ».
C’est absolument un autre pan de l’histoire controversée des querelles et jalousies souterraines du camp Gbagbo, pendant la résistance contre la rébellion de 2002 qui est ainsi mis à nu. Blé Goudé qui assure ne pas vouloir entrer dans des querelles avec quiconque, prévient toutefois qu’il a tous les noms de ceux qui ont comploté contre lui dans la famille des pro-Gbagbo. « J’ai tous les noms », lance-t-il.