Gérer les ordures à Conakry est un véritable casse-tête. La ville qui compte plus de trois millions d’habitants est souvent envahie par les déchets. Ce sont entre 600 et 1 000 tonnes de déchets qui sont produits chaque jour, selon les estimations, alors qu’il n’existe qu’une seule décharge, située en banlieue.
Par conséquent, de nombreux déchets s’accumulent sur l’espace public, ce qui agace les habitants. Cette raison a poussé le 10 mars dernier, certains habitants à déverser des déchets sur la bretelle de l’autoroute menant à l’aéroport de Conakry, située à côté du marché Gbessia.
Un témoin de la scène raconte :
« Je suis allé parler à ces jeunes : ils m’ont dit qu’ils faisaient ça car il y avait trop d’ordures sur le marché et que cela pouvait générer des maladies. Il est vrai que lorsqu’on passe à côté de cet endroit, il faut se boucher le nez car ça sent extrêmement mauvais. Et pourtant, des vendeuses y restent toute la journée… C’est pourquoi certaines personnes ont approuvé ce qu’ils faisaient. Personnellement, j’ai trouvé que c’était incivique. Même si je comprends leur ras-le-bol, ce n’est pas une raison pour empêcher les gens de circuler, surtout à l’heure de pointe »
Quand la voie est bloquée, l’avantage est que les autorités réagissent toujours rapidement, en faisant venir des camions pour ramasser les déchets. Un autre témoin affirme que les autorités ne règlent jamais le problème de façon durable pour autant. En plus, la saison des pluies va arriver bientôt, ce qui va encore empirer la situation.
Des efforts sont pourtant fournis de la part des autorités
Les autorités locales tentent malgré tout de réagir face à ce problème. En 2016, un vaste plan d’assainissement a été mené grâce à un financement de la Banque mondiale, pour nettoyer 300 000 mètres cubes de déchets. En outre, depuis le mois de décembre, des « brigades vertes » constituées de 500 agents ont été mises en place afin de lutter contre l’insalubrité.