Les rebelles du Tigré ont signé un accord de paix avec le gouvernement fédéral de l’Ethiopie sous l’égide de l’Union Africaine. Mais, il a fallu quelques jours pour savoir qu’il s’agit encore d’un accord de dupes entre un gouvernement qui veut faire respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale face à des rebelles qui ne rechignent pas à prendre le pouvoir.
A Pretoria, l’Union Africaine après ses claudications semblait avoir trouvé la fumée blanche. Entre le gouvernement fédéral d’Addis-Abeba et les rebelles tigréens, les propos étaient à l’unisson sur la nécessité de tourner la page et parvenir à un retour à la paix dans la région. Devant l’ex-président kenyan, facilitateur dans le dossier, les déclarations de bonne foi de part et d’autres auguraient d’un optimisme vraisemblable.
« Seule notre détermination collective empêchera les perturbateurs, y compris dans nos propres rangs, de détruire la paix », déclarait le chef de la délégation tigréenne Getachew Reda, en saluant ses « frères d’Addis-Abeba ». « On a toujours eu le sentiment que cette guerre nous avait été imposée. Maintenant que nous sommes ici pour signer un accord, pour au moins, explorer les chances de voir si on peut faire la paix, ce sera un soulagement, non seulement pour le peuple du Tigré mais pour toute la population éthiopienne », assurait-il.
Redwan Hussein, représentant du gouvernement éthiopien, lui assurait que « le respect de la lettre et de l’esprit » de l’accord de paix, serait respecté. Avec « le niveau de destruction, qui est massif », il a souhaité l’appui des autres pays dans le processus de reconstruction dans le Tigré. « Désormais, c’est à nous tous qu’il revient d’honorer cet accord. Nous devons être fidèle à cette lettre et en respecter l’esprit. Le peuple éthiopien attend davantage encore. Il demande la paix, l’harmonie et il mérite le développement », a-t-il dit.
Au moins depuis un moins, les armes se sont tus. Plus de combats dans la zone et une accalmie générale est observée. Le pouvoir fédérale a permis par exemple le retour des convois humanitaires dans la zone du Tigré depuis le 16 novembre. Il a aussi permis le raccordement du réseau électrique national à Mekélé, capitale du Tigré. Ensuite, on note la reprise des opérations bancaires de la principale banque du pays depuis le 19 novembre.
De leur côté, les rebelles se sont retirés de plusieurs localités et demandent que l’armée fédérale replie. Selon plusieurs observateurs, c’est sur ce volet qui inclut le désarmement des rebelles que sera jugée la teneur de l’accord de paix. Une paix en trompe-l’œil ou processus de paix sincère, les regards sont braqués vers les Ethiopiens.