Neil Gorsuch est le favori de Donald Trump pour être le neuvième juge de la Cour Suprême américaine. Si cette nomination est confirmée par le Sénat, il deviendra ainsi le plus jeune juge nommé à cette juridiction. Rappelons que les juges de la Cour Suprême sont nommés à vie. Cependant ; certains se retirent vers l’âge de 79 ans. Neil Gorsuch pourra peser lourd durant une trentaine d’années théoriquement. Il est considéré comme politiquement très conservateur tout en étant capable de prendre des décisions applaudies par la gauche américaine.
Neil Gorsuch permettra de donner un avantage aux conservateurs au sein de la plus haute autorité judiciaire du pays. Juridiction qui compte actuellement quatre magistrats progressistes nommés par un président démocrate et quatre conservateurs par un républicain.
L’enjeu de la Cour Suprême se situe sur des questions capitales et sensibles qui influent directement sur la vie des américains. Ces questions sont entre autres l’avortement, la peine de mort, le droit de détenir des armes. Le cahier de charge de la Cour Supreême sous l’ère Trump, rien que pour cette année, est chargé en affaires qui pourraient transformer le visage de l’Amérique.
Les droits des transexuels
Gavin Grimm, 17 ans, né fille mais qui s’identifie à un garçon a voulu utiliser les toilettes des hommes. Il s’en est vu refuser l’accès par son école. Il a attaqué son établissement pour discrimination et la justice lui a donné raison en 2016. L’école a saisi la Cour suprême qui a accepté de se pencher sur l’affaire. C’était avant la victoire, à travers Donald Trump, de la droite alternative et de son discours hostile à la communauté LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et les Transgenres).
La séparation de l’Église et de l’État.
Une église s’est vu refuser un soutien financier de l’État du Missouri pour réaménager son aire de jeu pour enfant au motif que de l’argent public ne pouvait pas financer une église. L’institution religieuse a attaqué l’État en justice arguant que le refus était contraire au principe d’égalité de traitement aux yeux de la loi. Car cela obligeait ses fidèles à choisir entre leur foi et un accès à des structures d’accueil bien équipées. La décision de la Cour suprême à ce sujet est très attendue dans un pays où le président prête serment sur une bible lors de la cérémonie d’investiture. Et dont la devise est « One nation under god » (Une nation sous le pouvoir de Dieu).
À la frontière mexicaine.
C’est un jugement, prévu pour février 2017, qui risque de faire du bruit dans le contexte du projet de construction d’un mur à la frontière mexicaine. La Cour suprême doit décider si les parents mexicains d’un enfant de 15 ans abattu côté mexicain par un garde-frontière américain peuvent intenter un procès pour “utilisation excessive de la force” aux États-Unis. La justice mexicaine a condamné l’américain mais sous l’administration Obama, les etats-Unis ont refusé d’extrader leur ressortissant.
Découpage électoral raciste
Des républicains auraient dans deux états regroupés la communauté afro-américaine. Cela pour éviter qu’elle conteste le vote pro-républicain dans la majorité des districts. Ce genre de tour est illégal depuis 1960. Encore un cas à analyser par la cour Suprême.