Esclavage en Libye: 155 ivoiriens rapatriés dans leur pays
Les autorités ivoiriennes ont réussi à sauver déjà 155 ivoiriens des risques d’esclavage en Libye sur les 595 au total qui s’y trouvaient. D’après nos confrères de l’AFP à l’aéroport d’Abidjan, 155 ivoiriens ont été rapatriés dans leur pays ce mardi 21 novembre 2017.
Ces ressortissants ivoiriens faisaient partie des milliers de migrants qui étaient en détention à Zouara sur le côté Ouest de la Libye. Ces migrants vont bénéficier de programmes de réinsertion, grâce notamment à l’aide économique européenne, selon M.Issiaka Konaté, le directeur des Ivoiriens de l’étranger. D’autres ivoiriens restés en Libye seront aussi rapatriés dans les prochains jours comme l’a annoncé M. Konaté.
« Je suis content d‘être là » , a déclaré Moussa Sanogo, 22 ans originaire de San Pedro (Ouest). Le jeune homme explique qu’il a passé 4 mois en Libye dans des conditions très difficiles et inhumaines que l’on peut imaginer. Il a raconté avoir été « enfermé dans une petite pièce avec 60 autres personnes avec des habits sales, sans pouvoir se laver. Le matin, on te réveille et on te fait travailler. Chantier, bâtiment, travaux dans les champs, ménage, tout… On te frappe tout le temps jusqu‘à ce que le sang coule. Avec des bâtons, du fer… Tous, on a des cicatrices sur le corps. On te donne un bout de pain et un bout de fromage. On était des esclaves » , ajoute-t-il, «Soufflant régulièrement ou secouant la tête en évoquant ses souvenirs. C’est impossible de dormir. On fait des cauchemars » , conclut-il.
Tout est parti du documentaire choc portant sur la vente aux enchères des migrants comme esclaves. Ledit documentaire avait été diffusé sur la chaîne de télévision américaine CNN et avait été relayé par les médias européens et Africains. Ce qui avait provoqué l’indignation mondiale.
Il faut dire que depuis la chute du régime de Muhammar Kadhafi en 2011, les passeurs profitent de l’absence d’un réel cordon de sécurité et de l’impunité totale en Libye pour faire miroiter à des dizaines de milliers de personnes cherchant une vie meilleure un passage vers l’Italie qui se trouve à 300 kilomètres des côtes libyennes.