Entrepreneuriat : A 28 ans ce jeune béninois industrialise et commercialise du « Dèguè » en Bretagne
Togbédji Ahokpa est béninois d’origine. Installé en France depuis quelques années, il a décidé d’entreprendre.
Son choix s’est posé sur le domaine de l’agroalimentaire parce que Togbédji aime bien manger. Pour réussir son pari de devenir entrepreneur, il a épargné de l’argent. Il a travaillé dans les espaces verts, la sécurité, le bâtiment, la livraison de colis. Sur chaque salaire perçu, il a mis de l’argent de côté pour son projet « produire un yaourt artisanal naturel au millet ».
Les millets sont des céréales vivrières, à très petites graines, cultivées principalement dans les zones sèches, notamment en Afrique et en Asie. Elles sont souvent appelées aussi mil.
Le millet vient du Sénégal, la vanille de Madagascar. Le lait est produit par des vaches bretonnes Froment du Léon, sur la ferme de Thierry Lemarchand. Un lait à hautes qualités gustatives, « pour faire sourire votre palais », précise Togbedji, qui maîtrise déjà son argumentaire de vente.
La Froment est une vache rustique, qui donne peu de lait, mais « particulièrement riche et de qualité », indique le site de la Fédération des races de Bretagne. Qui recense 344 femelles pour une centaine d’éleveurs. La belle léonarde produit du lait à faire pâlir d’envie. « Richesse en bêta-carotène à l’origine de la couleur du beurre ’bouton d’or’, presque orange. Forte teneur en acides gras, grande taille et quantité de globules gras donnant une excellente teneur de crème. »
Togbedji ne pouvait rêver meilleur lait pour son yaourt, baptisé « Cérégale ».
Il a soumis son tout premier échantillon au laboratoire du lycée de la Lande-du-Breil à Rennes (groupe Saint-Exupéry). Au sein du lycée, le Ceta, Centre d’expérimentation technologique alimentaire, accueille aux deux ateliers équipés d’un matériel de pointe adapté aux attentes des entreprises qui veulent développer de nouveaux produits. « Nous avons accompagné Togbedji pour parfaire son produit sur le plan technique : goût, saveur, texture… Sur la présentation du produit aussi », explique Alain Choulet, responsable du Ceta.
L’inventeur des Cérégales a franchi toutes les étapes : agrément sanitaire, démarchage des enseignes, conception du site internet, plan communication sur les réseaux sociaux.
Son rêve est devenu réalité, avec l’arrivée des premiers yaourts Les Cérégales au rayon frais du Carrefour City de Villejean.
Togbédji Ahokpa explique pourquoi il a eu cette idée de yaourt.
« Mon grand-père est mort plus que centenaire. Mon père est décédé à 80 ans passés, il se nourrissait peu, mais très sainement, et buvait beaucoup de lait. On peut penser qu’il y a un lien de cause à effet, sourit le jeune entrepreneur béninois. Je suis très attaché à l’idée que l’alimentation est essentielle pour l’humain, pour son bien-être, sa santé et son plaisir. » Du bon sens paysan en somme !