Afrique

Une enquête révèle une stratégie étonnante des éléphants d’Afrique pour échapper aux braconniers

Les éléphants d’Afrique font preuve d’une adaptation extraordinaire. Ils ont appris à se déplacer et à se nourrir la nuit, pour mieux se cacher le jour et échapper ainsi aux braconniers dans les zones où ceux-ci sévissent particulièrement, révèle une enquête.

En 2016, un éléphant baptisé Morgan avait permis à des chercheurs d’observer ce comportement. Équipé d’un collier GPS, il avait entrepris de traverser une région très risquée. Ce mâle solitaire avait quitté la région côtière du sud-est du Kenya pour aller jusqu’en Somalie. Pour traverser cette zone très périlleuse pour les éléphants, il avait adopté une stratégie de survie en marchant essentiellement la nuit et en se dissimulant au milieu des arbustes le jour.

Pour étudier la modification de ce comportement les scientifiques de Save The Elephants ont établi un ratio permettant de mesurer l’activité de l’animal la nuit par rapport à celle de jour. « Notre hypothèse est que le braconnage représente clairement un risque diurne », expliquent-ils dans leur enquête publiée dans Ecological Indicators.

L’enquête a été menée en deux périodes. D’abord de 2002 à 2009 où le niveau de braconnage était modéré, ensuite, de 2010 à 2012, où ce niveau était élevé dans le nord du Kenya.

Les éléphants sont plus actifs le jour et se reposent la nuit. Sauf que ces dernières années, les chercheurs ont constaté que les éléphants bougeaient plus la nuit que le jour, lorsque le niveau de braconnage était élevé. Les chercheurs soulignent également que ce comportement est plus marqué chez les femelles que les mâles, car entourées d’éléphanteaux, elles sont souvent plus prudentes.

Mais selon les chercheurs, ces changements peuvent avoir des conséquences sur la stratégie des éléphants pour se nourrir, se reproduire et survivre. Aussi, pour les éléphanteaux, le risque d’être attrapés par des lions ou des hyènes la nuit pourrait être plus grande, indique à l’AFP Festus Ihwagi. « Pour les éléphants adultes, cela implique une altération de leur vie sociale et peut avoir un impact sur leur activité sexuelle » ajoute-t-il.

Environ 30.000 éléphants sont tués chaque année en Afrique pour alimenter le trafic mondial d’ivoire.

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