Emmanuel Macron présente ses excuses aux combattants algériens ayant servi la France
Le président français Emmanuel Macron a demandé lundi « pardon » au nom de son pays pour avoir abandonné les Algériens qui ont combattu aux côtés de la France pendant la guerre d’indépendance.
Des centaines de milliers de musulmans algériens – connus sous le nom de harkis – ont servi comme auxiliaires dans l’armée française lors de la guerre qui a opposé les indépendantistes algériens à leurs maîtres coloniaux français de 1954 à 1962.
À la fin de la guerre – menée de part et d’autre avec une extrême brutalité, y compris la torture généralisée – le gouvernement français a laissé les harkis se débrouiller seuls, alors qu’il avait promis de s’occuper d’eux.
Pris au piège en Algérie, nombre d’entre eux ont été massacrés par les nouveaux maîtres du pays. Des milliers d’autres ont été placés dans des camps en France, souvent avec leurs familles, dans des conditions dégradantes et traumatisantes.
Les prédécesseurs de M. Macron avaient déjà admis la trahison de la France. François Hollande a accepté en 2016 « les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des Harkis. »
Mais la rencontre de M. Macron lundi avec 300 personnes, principalement des Harkis survivants et leurs familles, doit marquer « une nouvelle étape » vers une pleine reconnaissance de la responsabilité de la France dans leurs souffrances, a déclaré son bureau.
« Le président estime que le travail accompli au cours des 60 dernières années est important mais qu’une nouvelle étape est nécessaire en termes de reconnaissance des échecs envers les Harkis, mais aussi de l’échec de la République française à se montrer à la hauteur de ses propres normes », a déclaré le bureau du président.
« L’histoire des Harkis ne peut être séparée de l’histoire de la France », a-t-il ajouté.
Par le passé, le gouvernement a autorisé un certain nombre de procédures juridiques permettant aux Harkis et à leurs familles de réclamer des dommages et intérêts à la France.
Mais les organisations de harkis souhaitent qu’une reconnaissance officielle de leur traitement soit inscrite dans une loi d’ici la fin de l’année.
Crédit photo : middleeast.in