Burkina Faso : Emmanuel Macron promet de « déclassifier » le dossier Sankara
Le président français Emmanuel Macron a promis ce mardi 28 décembre 2017, à l’issue d’un entretien avec le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, à Ouagadougou, de ‘’déclassifier tous les documents’’ liés à l’assassinat de l’ancien président Burkinabè Thomas Sankara.
« Les archives sont aujourd’hui disponibles et ouvertes à la justice burkinabè, sauf pour les documents classifiés et couverts par le secret défense. J’ai pris un engagement clair et je viens de le dire au président Kaboré : ces documents seront déclassifiés pour la justice burkinabè qui aura accès à tous les documents sur l’affaire Sankara », a déclaré le président français, lors d’un point presse.
La déclassification du dossier sur l’assassinat de l’ancien président a longtemps été une demande des avocats de la veuve du capitaine Thomas Sankara.
La mort de Thomas Sankara, devenue une figure panafricaine, était un sujet tabou pendant les 27 ans de pouvoir de l’ancien président Blaise Compaoré, qui a succédé au « père de la révolution ».
L’ancien président a été assassiné, de même que certains de ses compagnons, le 15 octobre 1987.
Beaucoup d’observateurs avaient accusé la France d’être impliquée.
Compaoré, qui vit en exil en Côte d’Ivoire depuis 2014, est soupçonné d’avoir participé au complot par de nombreux Burkinabè qui y voient aussi la main de la France, ancienne puissance coloniale qui aurait été gênée par la politique anticolonialiste de Sankara.
Le président français a aussi évoqué le cas de François Compaoré, le frère de Blaise, arrêté en France fin octobre dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat en 1998 du journaliste Norbert Zongo, et dont le Burkina réclame l’extradition.
Emeraude ASSAH