Kenya: plusieurs morts enregistrés pendant des émeutes après l’élection du Président Kenyatta. L’UE réagit!
Depuis l’élection présidentielle du 08 août qui a vu la réelection du Président sortant Uhuru Kenyatta, plusieurs émeutes sont survenues entrainant de nombreuses pertes en vie humaine.
Au moins vingt-quatre personnes ont été tuées par la police au Kenya, depuis les élections du 8 août, a annoncé, samedi 12 août, la Kenya National Commission on Human Rights (KNCHR), un organe de protection des droits de l’homme.
Les émeutes ont éclaté dans les fiefs de l’opposition dès l’annonce des résultats du scrutin présidentiel par la commission électorale (IEBC), vendredi soir.
Dans la journée de samedi, les violences persistaient dans les grands bidonvilles de la capitale Nairobi. Dans la ville de Kibera, les hélicoptères étaient omniprésents dans le ciel et l’on assistait à plusieurs tirs de gaz lacrymogènes. Selon un reporter du journal le Monde, présent sur place, des journalistes ont été agressés par des policiers antiémeutes.
l’on apprend que des groupes de jeunes ont participé aux affrontements au milieu des pneus brûlés et des graffitis de slogans « Amani » qui signifie (Paix ») peints en blanc sur les bâtiments publics ou à même le tarmac et qui témoignent des dix ans de travail des ONG pour prêcher la paix à Kibera après les massacres post-électoraux de 2007.
Vers la fin de la journée, la situation semblait s’être calmée. Plusieurs parties de bidonvilles, et quelques commerces ont pu rouvrir.
L’opposition ne renonce pas
L’opposition kényane, menée par Raila Odinga, candidat malheureux à la présidentielle, conteste les résultats du scrutin du 8 août, et dénonce des fraudes. Elle a averti, samedi, qu’elle ne renoncerait pas à obtenir la proclamation de son champion comme vainqueur de l’élection.
« Nous ne nous laisserons pas intimider, nous ne renoncerons pas », a notamment déclaré Johnson Muthama, un haut responsable de la coalition politique Nasa, dans une conférence de presse, décrivant la répression des émeutes par la police comme une tentative « de soumettre » l’opposition. « Uhuru Kenyatta ne dispose d’aucun mandat pour être le président du Kenya », a poursuivi M. Muthama.
L’opposition a exclu un recours en justice contre la réélection de celui-ci. « Pour l’instant, nous appelons nos partisans et les Kényans à rester à l’abri du danger ».
Dès l’annonce des résultats officiels, vendredi soir, le président réélu Uhuru Kenyatta a tendu la main à l’opposition. « Nous ne sommes pas des ennemis, nous sommes des citoyens de la même république », a-t-il déclaré dans son discours de victoire. Ajoutant : « Les élections vont et viennent. Mais le Kenya est ici pour rester. »
La Grande-Bretagne a déjà reconnu Uhuru Kenyatta et l’a déjà félicité pour sa réélection. « Jeudi a été un jour historique pour le Kenya, avec des millions de Kényans qui sont allés voter aux élections générales. Le Royaume-Uni salue chaleureusement le président Kenyatta pour sa réélection », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson dans un communiqué diffusé samedi.
Quant à l’Union européenne, elle a insisté sur le fait qu’elle attendait « de l’opposition qu’elle respecte les résultats et use des voies légales disponibles » pour faire valoir ses récriminations, selon un communiqué de la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.