Elections Tour- Interview/ Thierry Guédé: « TGV, C’est l’amitié, la Fraternité, la proximité, la sécurité… »
Libérez les pistes, le TGV arrive… Tgv Thierry Guede revient solliciter les suffrages des populations de Cocody pour la gestion de la commune. En 2013, il s’y était essayé. Il était arrivé en quatrième position. Ce qui lui avait ouvert les portes du conseil municipal pour vivre de l’intérieur, les réalités de la gestion communale.
Tgv Thierry Guede « TGV, C’est l’amitié, la Fraternité, la proximité, la sécurité… »
Q1- Monsieur Thierry Guédé, vous vous faites appeler à Cocody, TGV. Vous êtes à votre deuxième tentative aux municipales. Le TGV, le train à grande vitesse qui n’est pas encore entré en gare et qui n’entre pas souvent en gare…
Souvent en gare pourquoi ? Il n’est pas loin de la gare. Le dire comme ça, le contexte n’est pas le bon. Le TGV est un concept et pour arriver à la gare, nous devons faire le tour de Cocody. LA superficie de Cocody est très grande. Pour que la population adhère à l’idée que le TGV doit l’aider à atteindre son objectif, il faut bien qu’elle comprenne de quoi il s’agit. Aujourd’hui, nous ne sommes pas loin, nous sommes à un pas de là où le TGV doit garer.
Q2- Justement, est ce que les populations comprennent le concept du TGV que vous mettez en rapport avec leur commune ?
Les populations sont en phase avec le concept TGV. En fait, TGV, pour montrer la vision, la détermination mais aussi la transparence, la valeur, la grandeur d’esprit… On trouve tout dans le TGV. C’est vrai que nous avons eu cinq ans pour expliquer le concept aux populations, aujourd’hui, elles adhèrent à 100%.
Q3- Le TGV qui a été intégré au conseil municipal sortant. Vous avez donc côtoyé de près la gestion pratique de la commune de Cocody. Quelle expérience en avez-vous tirée ?
Je voudrais commencer par rectifier une chose : Le TGV ne s’est pas joint à l’équipe précédente. Dans une élection municipale à la proportionnelle, il a été défini par la loi, la répartition pour siéger au conseil municipal. Donc, nous avons été au conseil municipal par les résultats que nous avons obtenus sur le terrain. Tous les membres du conseil municipal ont été en phase avec le TGV. Parce que l’amitié a été franche entre nous.
Je suis cependant resté un peu sur ma faim, concernant la performance du conseil municipal. Mon entrée au conseil municipal m’a permis de comprendre beaucoup de choses. Mais dans la mise en place des différentes commissions, dans l’exécution des projets que nous avons adoptés, nous n’avons pas atteint nos objectifs.
Q4- C’est une critique ?
Oui, c’est une critique. Et c’est ce qui motive ma position actuelle de candidat à la mairie de Cocody. Il y a une problématique non résolue au sein de la partie gagnante qui était donc majoritaire au conseil municipal. C’est en cela d’ailleurs, je propose moi, que l’on dépolitise la mairie. Mon idée a été confirmée par la gestion que j’ai constatée. Je n’ai rien contre les partis politiques mais en réalité, les partis politiques ralentissent l’évolution de commune. Cette mandature-là m’a permis de conforter ma position. En moins de deux ans, nous avons eu clash au sein même du groupe majoritaire. La municipalité s’est divisée en deux groupes. Cela ne nous a permis de travailler, c’est la première des choses. Par la suite, les débats sur les propositions d’exécution pour permettre aux populations de sentir la mairie n’ont jamais existé. Malheureusement.
Nous sommes restés sur notre faim parce que, au sein du conseil, on procède par vote. Vous convenez avec moi, il y a cinquante conseillers et moi, j’ai une seule voie. Les idées que nous avons proposées n’ont pas été adoptées. Voilà pourquoi nous revenons devant les populations pour leur dire, pour cette élection, il faut mettre les partis politiques de côté. Elles ont eu le temps de les tester pendant 42 ans. Il faut permettre aujourd’hui à un indépendant que je suis, de leur offrir ce qu’elles attendent.
Q5- Vous êtes entrain de dire que les élections locales ne devraient pas être des élections politiques mais plutôt, des élections de développement ?
Les autorités devraient encourager les populations dans ce sens. Vous constatez que les populations ne sont pas impliquées, elles sont en déphasage. Il y a un gros fossé entre les mairies et les populations. Rien n’est proposé aux populations. On pourrait trouver auprès des différentes mairies, des personnes qui bénéficient de certains avantages. Si nous arrivons à dépolitiser la gestion communale, vous verrez qu’au fil du temps, les wgens vont se sentir aimés, parce que, aujourd’hui, ceux qui dirigent les collectivités, sont dans les postes. Ils sont intéressés par les postes.
Q6- Vous relevez là, les limites de la proportionnelle ? On peut trouver dans les différents conseils des acteurs des partis différents mais cela ne suffit pas ?
Je salue le gouvernement, à travers le ministère de l’Intérieur, parce que la proportionnelle nous a permis de rentrer au Conseil. Je suis arrivé 4 ème aux élections de 2013 et cette proportionnelle m’a permis de m’aguerrir. Donc, on ne peut pas cracher là-dessus.
Maintenant, pour ce qui concerne la gestion communale, ce qui est malheureux, nos gestionnaires représentent les partis politiques. La gestion communale, le parti peut vous donner une caution, pas pour parler en son nom, mais pour participer à l’évolution de la commune. Mais quand on est gestionnaire et on garde l’esprit partisan, en ce moment-là, on met la population en déphasage. Il faut que les partis politiques choisissent les personnes habilitées à connaitre l’homme. Que dans sa façon de faire, l’on sente qu’il aime l’homme mais pas le poste. Pourquoi, trois membres d’un même parti ne s’entendent pas et sont aujourd’hui, adversaires ? Posez-vous la question et comprenez ce que je suis entrain de dire… Je voudrais demander aux électeurs de garder les yeux rivés sur TGV. La victoire de TGV va dépolitiser la gestion communale.
Q7- Qu’est ce vous proposez aujourd’hui aux populations de Cocody ?
Nous proposons avec mon équipe, la Gouvernance. Cocody devrait maintenant avoir une collaboration directe, franche avec ses populations. Elle n’existe pas. La Gouvernance sera animée par les présidents des syndics, par les présidents des associations des quartiers, par l’association des jeunes… Dans la Gouvernance, nous rassembler toutes les forces vives de Cocody, avoir un président du conseil économique et social et environnemental qui va justement transmettre au conseil municipal, leurs réflexions, leurs ambitions. On peut budgétiser un certain nombre de choses et vous verrez qu’il va y avoir une collaboration franche, entre les gestionnaires de la mairie, le conseil municipal, les opérateurs économiques, ce sera un mariage très fort. Vous verrez que tout le monde se sentira concerné.
Q8- Vous militez pour l’implication du citoyen de Cocody dans la gestion et dans le contrôle de la gestion de la commune ?
Je n’arrive pas à comprendre que l’Etat prévoit à travers la constitution, quatre réunions du conseil municipal par an. Quatre réunions annuelles sur 5 ans, cela fait 20 réunions. Dans sa grande majorité, la population de Cocody n’a jamais été invitée aux réunions du conseil municipal. Si j’avais le pouvoir d’inverser les chiffres, croyez-moi, je l’aurais fait. Cela ne coute rien d’inviter les populations par un communiqué, à venir assister à une réunion du conseil municipal.
Q9- Vous avez dit, mise en place de la Gouvernance pour rapprocher les populations des gestionnaires, quelles sont les autres mesures phares de votre projet ?
Aujourd’hui, par exemple, la gestion des ordures est une grosse problématique. La question de l’environnement et du cadre de vie aussi. Prenez le cas de la Rue des Jardins. Avons-nous un jardin dans la Rue des jardins ? C’est un nom passif. A un moment donné, il faut recadrer les choses. Je trouve que la commune doit tourner. Nous devons pouvoir créer un champ pouvant permettre à ceux qui veulent travailler la nuit de le faire. Cela va agrandir le portefeuille de l’embauche. Il y a des opérateurs économiques qui pourraient faire des propositions. Cela peut déboucher sur des stages des jeunes qui sortent des écoles, des étudiants qui ont des diplômes et qui ne travaillent pas. Il y a les quartiers sociaux qu’il faut aussi analyser.
Q10- Qu’est-ce que vous prévoyez pour les couches sociales ?
-Commençons par les femmes ?
Je suis présidente de la Fondation de Cocody qui a vu le jour en 2008, nous avons fait pas mal d’expériences. Notamment, le financement des femmes commerçantes. Nous avons constaté que les femmes dans les marchés avaient besoin d’un préfinancement pas très élevé, 50.000 F CFA pour certaine pour démarrer un petit commerce. Nous avons réfléchi sur le concept et nous avons lancé le financement des femmes commerçantes. Nous avons repéré 25 associations avec lesquelles nous avons commencé. Nous avons mis 500.000 FCFA à leur disposition de chacune d’elle. Nous avons ouvert un compte dans les livres de notre partenaire qui gère le portefeuille. Chaque association dispose 500.000 FCFA. Elle attribue à chaque femme-membre, 50.000 FCFA. Elle travaille avec cette somme pendant deux mois et dans la dernière semaine du deuxième mois, elle verse l’argent dans le compte défini en son nom. Les 50.000 FCFA vont servir à une autre femme de l’association. C’est une chaine, nous voulions faire un test, parce aue les femmes sont dégourdies, certaines associations ont décidé de garder les 500.000 FCFA et elles les ont fait fructifier. Aujourd’hui, elles sont passés à un million, deux millions. Cela nous permis de constater c’est possible d’aider les femmes. Ce sera une grosse chaine que nous allons mettre en place pour accompagner les femmes qui n’ont pas la possibilité d’exercer un métier.
-Les jeunes ?
A Cocody, il manque d’espace pour les jeunes de se distraire. Cocody est vaste, il faut créer les espaces de jeu pour les jeunes. Quand un jeune n’a pas de repère, à un moment donné, quand il s’ennuie, cela réduit ses capacités.
Je voudrais parler des jeunes handicapés : il me souvient que le Maire Mel Eg Théodore mettait à leur disposition un certain montant pour les aider. Aujourd’hui, les jeunes ne sont pas en phase avec leur mairie. Il faut créer le lien entre les jeunes et la mairie. Le jeune lambda qui est à Cocody, n’a même pas de repère. Il ne sait même pas où aller. Quand il est désespérer, l’endroit où il doit aller, c’est la mairie. Il n’y a aucune porte pour l’accueillir. Mieux, ils vont tous dans les églises, pour avoir l’oreille attentive qui n’existe pas à la mairie. Il faut mettre en palce, une plate-forme d’écoute, d’assistance pour permettre à ces jeunes-là de se retrouver.
– Le troisième âge à Cocody
Vous savez, quand quelque chose est bien, il faut le dire : Je suis le parrain de l’association des retraités de Cocody, L’ARECO. Ils sont très dynamiques. Nous avons célébré le dixième anniversaire de l’association récemment. Et moi, cela fait six ans que je suis avec eux. Chaque année, nous faisons le bilan de santé des parents. Nous avons un projet d’assurance communale.
Q11- Vous dites dans votre projet, dans le chapitre Culture, de la création « d’une biennale culturelle ». De quoi s’agit-il ?
Nous avons perdu ou nous sommes entrain de perdre notre Culture. Complètement. Donc, mettre en place une maison de la Culture, va permettre à nos jeunes artistes de s’exprimer, de valoriser nos régions, cela va permettre à nos enfants qui se focalisent aujourd’hui sur les jeux ou autre chose, d’être en phase avec la Culture.
Q12 : J’ai juste envie de vous demander, vous sortez de votre QG et vous croisez un groupe de jeunes, un groupe d’électeurs. Si vous devriez vous vendre en trois ou quatre mots, pour qu’ils vous achètent, vous dites quoi ?
Avec TGV, c’est l’amitié, avec TGV, c’est la fraternité, avec TGV, c’est la proximité et avec TGV, c’est l’environnement. Je pourrais ajouter, avec TGV, c’est la sécurité, c’est l’installation dans une commune qui ne cesse de faire rêver.