Un certain nombre de responsables du gouvernement ougandais et des membres du parti au pouvoir ont vu leurs comptes Facebook fermés alors que le géant de l’internet les accuse de manipuler le débat public avant les principales élections.
Les résidents de ce pays d’Afrique de l’Est voteront jeudi pour élire un nouveau président et un nouveau parlement au milieu d’une campagne électorale tendue et sanglante, avec le président sortant Yoweri Museveni, 76 ans, confronté à un défi de taille de la pop star devenue politicien Bobi Wine.
«Compte tenu de l’imminence des élections en Ouganda, nous avons rapidement enquêté et démantelé ce réseau», a déclaré Facebook dans un communiqué lundi, ajoutant que la décision était liée au ministère gouvernemental des technologies de l’information et de la communication.
« Ils ont utilisé de faux comptes et des comptes en double pour gérer des pages, commenter le contenu d’autres personnes, se faire passer pour des utilisateurs, repartager des messages en groupes pour les faire paraître plus populaires qu’ils ne l’étaient », a-t-il ajouté.
Judith Nabakooba, ministre ougandaise de l’information, a déclaré à l’agence de presse Reuters qu’elle avait besoin de plus de temps pour étudier la situation avant de commenter.
L’attaché de presse principal de Museveni, Don Wanyama, qui a vu ses comptes Facebook et Instagram fermés, a accusé l’entreprise de chercher à influencer les élections.
«Honte aux forces étrangères qui pensent pouvoir aider et implanter un leadership fantoche sur l’Ouganda en désactivant les comptes en ligne des partisans du NRM [du parti au pouvoir]», a-t-il déclaré sur Twitter. «Vous n’enlèverez pas le président Kaguta Museveni», a-t-il ajouté, utilisant le deuxième nom du président.
Le ministre du Genre, du Travail et du Développement social, Frank Tumwebaze, a également accusé la plateforme de médias sociaux de cibler les comptes ougandais et a exhorté Facebook à les débloquer.
Le compte Facebook du président Museveni est toujours actif, mais de nombreux responsables gouvernementaux et membres du parti au pouvoir ont vu leurs pages supprimées. La fermeture des comptes Facebook intervient dans un contexte de tensions accrues entre les principaux candidats, Museveni et Bobi.
Le président Museveni, au pouvoir depuis 1986, a longtemps accusé les organisations étrangères de soutenir Wine dans le but de destituer son gouvernement.