Au Sénégal, la question des procès équitables et la liberté d’expression inquiètent au plus haut niveau Amnesty International. Cela, au point de faire un rappel à l’ordre au gouvernement pour un respect de ces points cités plus haut.
Pourtant, le Sénégal a très souvent été cité en modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest. Cette fois-ci, l’organisation de défense des droits de l’homme dénonce dans un communiqué des “exemples de procès inéquitables”, faisant référence au procès du maire de Dakar Khalifa Sall, qui est par ailleurs candidat à la présidentielle de février 2019.
Le maire de Dakar est accusé de détournements de fonds publics, ce qui lui aura valu une condamnation en première instance à une peine de 5 ans de prison ferme. Le socialiste a été en détention provisoire pendant 1 an et demi et c’est le 30 août que le verdict du procès devant la Cour d’Appel va tomber.
Selon Amnesty International, qui s’exprimait à travers un communiqué intitulé “des paroles non suivies d’actes”, l’organisation évoque aussi l’emprisonnement de Karim, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade condamné en 2015 à six ans de prison mais libéré en novembre 2016.
“A l’approche des élections de 2019, le Sénégal doit garantir aux journalistes, aux leaders de l’opposition, aux contradicteurs du gouvernement et aux défenseurs des droits de l’homme leurs droits à la liberté d’expression et à organiser des manifestations pacifiques sans peur et sans répression », a fait savoir François Patuel, un des responsables d’Amnesty dans le communiqué.
Dans le communiqué, Amnesty dénonce le non respect des “normes internationales” car il n’y avait pas de possibilité d’appel. Sur la liste figurait également le procès “inéquitable” des jihadistes présumés après “une longue détention préventive et sans assistance de leurs avocats”.