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Égypte: un jeune prisonnier tué par empoisonnement après avoir critiqué le pouvoir. La justice se défend!

Pour avoir publié une vidéo très critique sur la gouvernance du président Abdel Fattah al-Sissi, un jeune égyptien a péri en prison en consommant du désinfectant qu’il aurait « confondu avec de l’eau », selon une annonce, mardi du procureur général d’Égypte.

Chadi Habache, jeune égyptien est décédé samedi dans une prison du Caire à l’âge de 24 ans pour avoir bu du désinfectant qu’il aurait pris pour de l’eau, a indiqué mardi le procureur général d’Egypte. Il y a des « zones d’ombre » dans cette affaire. C’est la thèse défendue par une militante des droits de l’homme à propos de la version du procureur qui évoque une erreur de la victime.

Quelques heures avant sa mort, Chadi Habache aurait « informé le médecin de service qu’il avait bu une certaine quantité d’alcool », relate le procureur dans un communiqué. Il aurait donc confondu la bouteille d’alcool à une bouteille d’eau qu’il a ingurgité.

C’est donc sans grande surprise qu’il a commencé à se tordre de douleurs. Il se plaignait de crampes d’estomac et le médecin lui a donné « des médicaments antiseptiques et antispasmodiques » avant qu’il ne soit renvoyé dans sa cellule, a ajouté le procureur. Cette mesure n’aurait pas arrangé mieux la situation puisque son état s’est aggravé, obligeant le médecin à le transférer dans un hôpital. Il n’atteindra pas ce lieu vivant malgré les tentatives de réanimation, selon le procureur.

Pour légitimer ces explications l’homme de droit indique que des produits désinfectants à base d’alcool avaient été distribués aux prisonniers pour se protéger contre l’épidémie de Covid-19.

Arrêté en mars 2018, M. Chadi Habache était accusé de « diffusion de fausses nouvelles » et d' »appartenance à une organisation illégale » en raison d’un vidéoclip qu’il a réalisé. L’élément critiquait la gestion du pouvoir du président Fattah al-Sissi.

Mai el-Sadany, avocate et militante des droits de l’homme a estimé qu’il y avait de « nombreuses zones d’ombre dans l’histoire et dans les prétendus témoignages cités par le communiqué » sur twitter. Une parlementaire égyptienne, Nadia Henry a pour sa part demandé l’ouverture d’une enquête sur la mort de M. Habache.

Militants laïcs, journalistes, avocats, universitaires et islamistes et autres font chiffre de près de 60.000 prisonniers politiques en Egypte, selon des organisations de défense des droits humains.

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