Écoutes téléphoniques entre Soro et Bassolé: Pourquoi l’expertise traine encore?
Dans la suite de l’affaire des écoutes téléphoniques entre le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, et le Général Burkinabé Djibril Bassolé, lors du coup d’État manqué de septembre 2015, une expertise avait été ouverte.
Les résultats de cette expertise devaient être rendues à la justice burkinabè il y a plus de deux semaines. Et jusqu’à présent rien a été fait. Nos confrères de Jeune Afrique ont essayé de trouver quelques explications.
L’expert allemand Hermann Künzel, saisi début octobre pour analyser les conversations téléphoniques présumées entre Djibrill Bassolé et Guillaume Soro, disposait initialement de 21 jours pour rendre ses conclusions à François Yaméogo, juge d’instruction , chargé de l’enquête sur le putsch manqué de septembre 2015, au tribunal militaire de Ouagadougou.
Mais aujourd’hui, plus de deux semaines après la date butoir, aucun résultat n’a encore été transmis à la justice burkinabè. D’après des sources proches du dossier, le juge Yaméogo a même accordé, début novembre, un nouveau délai de dix jours supplémentaires à l’expert allemand pour qu’il termine son analyse, décisive pour la suite de la procédure judiciaire.
Selon un proche de Bassolé, ce retard s’explique notamment par le fait que Djibril Bassolé refuse d’effectuer l’enregistrement audio qui servira d’élément de comparaison à l’expert, s’il n’est pas demandé la même chose à son interlocuteur présumé, Guillaume Soro.
Bassolé refuserait aussi de se montrer coopératif avec la justice tant qu’elle n’explique pas d’où proviennent ces écoutes téléphoniques supposées, lesquelles constituent une pièce majeure des accusations portées à son encontre. S’interrogeant sur le nom anglais des fichiers audio versés au dossier, sa défense soupçonne notamment les services de renseignement américains d’avoir joué un rôle dans cette affaire.
Le président du parlement ivoirien, Guillaume Soro n’a jusque là fait aucune déclaration sur cette affaire qui a éclaté au grand jour depuis novembre 2015. Interrogé par un journaliste, il avait prétexté être en campagne présidentielle (élection présidentielle 2015) et par conséquent, il ne souhaitait pas perturber le processus.