Dubaï : Une Britannique risque une lourde peine de prison pour avoir traité la femme de son ex de « cheval »
Une mère britannique pourrait être emprisonnée à Dubaï pour avoir qualifié la nouvelle épouse de son ex-mari de cheval sur Facebook il y a trois ans.
Laleh Shahravesh et sa fille de 14 ans, Paris, ont toutes deux été arrêtées à l’aéroport à leur arrivée dans la ville des Emirats arabes unis le mois dernier.
Mme Shahravesh était en visite à Dubaï pour rendre hommage à son ancien mari, le père de son enfant, qui venait de mourir d’une crise cardiaque.
La maman de 55 ans est accusée d’avoir enfreint une loi sur la cybercriminalité en 2016, a déclaré le groupe Detained In Dubai dans un communiqué publié dimanche. Si elle est reconnue coupable, elle risque deux ans de prison et une amende de 58 000 dollars.
Mme Shahravesh et sa fille ont été libérées sous caution. Paris est retournée au Royaume et sa mère qui n’est pas autorisée à quitter la ville est restée à Dubaï pour attendre son procès. Elle comparaîtra devant le tribunal jeudi.
« Je suis terrifiée. Je ne peux ni dormir ni manger. J’ai perdu des kilos à cause du stress et ma fille pleure pour s’endormir tous les soirs. Nous sommes si proches, surtout depuis que son père nous a quittés et que nous n’avons plus que l’un l’autre. Ça me brise le cœur d’être séparée d’elle », a déclaré Mme Shahravesh.
Radha Stirling, président du groupe Detained in Dubai a déclaré que Paris a décidé d’écrire au cheikh Mohammed bin Rashid al-Maktoum, le premier ministre des Emirats arabes unis, pour demander la libération de sa mère.
« J’appelle également Sheikh Mohammed à faire en sorte que Laleh retrouve rapidement sa fille à Londres et à revoir le contenu et l’application des lois des Émirats arabes unis sur la cybercriminalité », a déclaré Radha Stirling.
L’accusation qui pèse sur Leah remonte à 2016 alors qu’elle vivait à Londres. Elle a vu sur Facebook des photos révélant que son ex-mari, un Portugais nommé Pedro, s’était remarié à Dubaï. Sa nouvelle épouse était une Tunisienne.
Mme Shahravesh, qui travaille dans un refuge pour sans-abri, s’est dite bouleversée et a écrit sur Facebook en farsi : « Khak bar sareh bishooret ! Lanat be to!. Mano vell kardi Barayeh in asbbbb » (J’espère que tu iras sous terre, idiot. Va te faire foutre. Tu m’as quitté pour ce cheval).
Elle a écrit un deuxième post qui se lisait : « Ba yek horse aroosi kardi ahmagh » (Tu as épousé un cheval, idiot).
La nouvelle épouse a porté plainte à la police de Dubaï, ce qui a conduit à l’arrestation de Mme Shahravesh près de trois ans après l’incident, selon Detained In Dubai.
Expliquant pourquoi elle avait écrit ces choses sur Facebook, elle a déclaré : « J’ai mal réagi. J’ai écrit deux commentaires désagréables sur sa nouvelle femme. Je sais que je n’aurais pas dû. J’aurais dû mieux me comporter, mais je me sentais en colère, trahie et blessée ».
« Après 18 ans de mariage, il a fallu si peu de temps pour qu’il se remarie. Il n’avait même pas assez de respect pour moi pour me le dire à l’avance ».
Mme Shahravesh et Pedro n’avaient passé que huit mois ensemble à Dubaï, où il travaillait. Elle est retournée au Royaume-Uni avec leur fille. Il avait promis de leur suivre, mais cela ne s’est jamais produit et leur mariage s’est brisé.
La mère dit qu’elle s’était envolée pour Dubaï avec Paris le 10 mars après avoir appris le décès de son ex-mari à l’âge de 51 ans.
« Paris voulait dire au revoir à son père. Nous nous sommes envolées pour Dubaï où nous avions l’intention de rester seulement cinq jours, et nous avons été arrêtées dès notre arrivée parce que la nouvelle femme de Pedro…. avait signalé mon ancien poste Facebook à la police ».
Elle a dit que la police avait voulu l’emmener directement en prison, mais elle a refusé parce qu’elle était avec sa fille.
« J’ai déjà été au tribunal une fois, où je n’ai pas eu le droit de me défendre. Je dois comparaître de nouveau au tribunal le jeudi 11 avril et je risque la prison et une amende que je ne pourrai jamais payer ».
« J’ai tout perdu à cause de cela. Je n’ai plus d’argent après avoir payé pour rester dans un hôtel ici pendant plus d’un mois. J’ai perdu mon emploi et je ne peux plus payer le loyer de l’appartement où Paris habite. C’est pourquoi nous sommes sur le point de perdre l’appartement… tout cela est moins important que d’être séparée de ma fille ».
Le personnel de l’ambassade britannique aux Émirats arabes unis a décidé d’apporter son soutien à la mère et sa famille.
Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré : « Notre personnel soutient une femme britannique et sa famille après sa détention aux Émirats arabes unis. Nous sommes en contact avec les autorités des Émirats Arabes Unis concernant son cas », a-t-il déclaré.
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